Cinq ans après l’avoir instauré, la Ville tire la plogue sur son controversé programme de subvention à l’achat d’un vélo à assistance électrique.
«On s’est rendu compte que l’utilisation des vélos électriques subventionnés n’atteignait pas du tout leur cible», a indiqué à la dernière assemblée municipale Alexandre Warnet, conseiller municipal de Laval-des-Rapides et responsable des dossiers liés à la transition écologique.
1,8 M$ plus tard
Depuis 2018, la Ville de Laval aura tout de même distribué quelque 4550 subventions à hauteur de 400 $, totalisant plus de 1,8 million de dollars pour ce programme dont l’objectif était de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L’an dernier, le chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle, en avait questionné la pertinence, alors qu’il affirmait que la subvention pouvait couvrir jusqu’à 100 % du coût d’achat dans un magasin de grande surface.
«Ç’a fait deux ans qu’on demandait une évaluation de la performance des programmes de subvention, rappelle celui qui doutait ouvertement de l’efficacité de cette mesure en janvier 2022. Ç’a pris cinq ans avant qu’ils ne s’en aperçoivent».
Aucun impact
En 2022, le Comité consultatif en environnement de Laval et le Service de l’environnement et de l’écocitoyenneté se sont prêtés à «une analyse rigoureuse» des différentes subventions municipales en fonction des cibles à atteindre.
Un sondage effectué auprès des usagers de vélo à assistance électrique subventionnés a révélé que cette mesure n’avait eu aucun impact sur la part des déplacements à vélo à des fins utilitaires.
«L’idée, c’est d’avoir un changement de comportement au niveau du transport actif et ce n’était pas atteint du tout avec cette subvention-là», a résumé Alexandre Warnet.
En clair, le vélo est demeuré pour eux un loisir et n’a pas remplacé l’automobile dans leurs déplacements quotidiens.
Les quelque 1,8 M$ versés en subventions ont été financés à même le Fonds vert, lequel est alimenté par les promoteurs et développeurs immobiliers, qui se voient imposer une tarification à la hauteur de l’empreinte écologique de leur projet de développement.