Dernière mise à jour: 25 janvier, 20h05
Le programme de subvention municipale favorisant l’achat d’un vélo à assistance électrique a été reconduit pour l’année en cours après que les élus du parti au pouvoir eurent rejeté la demande de report à une séance subséquente.
À l’assemblée extraordinaire du 14 janvier, le chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle, avait suggéré le retrait du point à l’ordre du jour, le temps de réévaluer la pertinence de rembourser un montant de 400 $ aux Lavallois qui font l’acquisition de ce type de bécane.
«Il semblerait que la subvention couvre 100 % du coût d’achat, ce qui m’apparaît parfaitement illogique», a fait valoir le conseiller de Fabreville tout juste avant l’adoption du règlement. C’est du moins ce qu’il en a déduit à la lumière d’un récent échange avec un citoyen qui lui demandait si la subvention s’appliquait pour un vélo à assistance électrique qu’il avait vu afficher à 400 $ dans un magasin à grande surface.
«Une subvention doit représenter une fraction du prix», a rappelé M. Larochelle, qui doute par ailleurs de l’efficacité de cette mesure dont l’objectif est de réduire l’empreinte écologique des Lavallois. «Ça ressemble plus à de l’éco-blanchiment qu’à une subvention visant à réduire les gaz à effet de serre [GES]», a-t-il soumis à l’assemblée délibérante.
Très populaire
Depuis 2017, près de 3800 subventions ont été données aux Lavallois pour l’achat de vélos électriques, ce qui totalise plus de 1,5 million de dollars de fonds publics.
Cette année, un montant de 300 000$ est prévu au budget, limitant ainsi à 750 le nombre de subventions disponibles en 2022. «Comme toujours, celles-ci seront accordées dans l’ordre chronologique de la réception des demandes complètes et conformes», peut-on lire sur le site de la Ville de Laval.
«Le nombre de subventions a quadruplé en 2021 par rapport à 2020», observe Claude Larochelle.
«Cette seule mesure dépasse depuis trois ans l’ensemble des coûts de toutes les autres subventions, précise-t-il en évoquant celles qui encouragent le remplacement des systèmes de chauffage résidentiels au mazout, l’acquisition de barils de récupération d’eau de pluie et l’achat de couches réutilisables. Il faut s’assurer que les objectifs derrière ces subventions sont atteints.»
Conseiller de Saint-Bruno représentant Action Laval, David De Cotis abondait dans le même sens: «Ça vaut la peine de retarder le règlement pour pousser l’analyse et s’assurer de ne pas donner un cadeau de 400 $. Ça mérite une réflexion.»
Analyse à venir
En réplique, le maire Stéphane Boyer a d’abord soulevé la possibilité que le «supposé vélo» à 400 $ ne rencontrait peut-être pas les conditions d’admissibilité spécifiques à la subvention, précisant, entre autres obligations, celle d’être muni d’une batterie rechargeable qui n’est pas une batterie au plomb.
«Ce que je peux vous dire, c’est qu’en général un vélo électrique c’est beaucoup plus que 400 $ […] Normalement, c’est 1000 dollars et plus.»
M. Boyer a par ailleurs manifesté son intention de revoir en cours d’année l’ensemble des subventions offertes par la Ville, voire questionner la pertinence et l’impact environnemental de chacun des programmes, incluant celui des vélos à assistance électrique, affirmant au passage qu’«une bonne subvention est [celle] qui incite un changement de comportements positif».
Cela dit, il a justifié l’adoption du règlement séance tenante – déclinant du coup la demande de report – par le fait que «les subventions sont annoncées sur le site de la Ville» et qu’il «ne voudrait pas que les citoyens qui ont fait l’achat d’un vélo et qui feront une demande [de subvention] dans les prochains jours se retrouvent le bec à l’eau».