Les électeurs de l’ouest de Laval s’apprêtent à élire le 9e député de l’histoire du comté de Fabre.
Les libéraux y règnent sans partage depuis 20 ans, ayant remporté les sept dernières élections. La députée sortante Monique Sauvé, qui tire sa révérence après huit ans de vie parlementaire, avait été élue une première fois en 2015. C’était à l’occasion d’une partielle à la suite de la démission de Me Gilles Ouimet, l’année suivant sa réélection.
Le règne libéral avait débuté en 2003 sous le leadership de Michelle Courchesne, qui a assumé la fonction de ministre responsable de la région de Laval pendant ses 9 ans au pouvoir.
Au cours des 37 années précédentes, le Parti libéral et le Parti québécois s’étaient partagé le comté de Fabre à la faveur des députés libéraux Gilles Houde (1966-76) et Jean Joly (1985-94) et députés péquistes Bernard Landry (1976-81), Michel Leduc (1981-85) et Joseph Facal (1994-2003).
Rappelons qu’aux dernières élections, la majorité libérale de 12 816 voix obtenue en 2014 avait fondu à seulement à quelque 1600 voix.
Voici les candidats des six principaux partis qui brigueront les suffrages dans Fabre en vue du scrutin du lundi 3 octobre.
Sonia Baudelot
Candidate du Parti libéral (PLQ), Sonia Baudelot est bien connue des Lavallois, elle qui avait créé la surprise au scrutin municipal de 2017 en récoltant 17 155 voix, soit plus de 15 % des suffrages à la mairie de Laval, six mois seulement après avoir fondé le parti Avenir Laval.
En juin dernier, un an après avoir abandonné la chefferie du parti Action Laval pour des raisons de conflit de valeurs, elle effectuait un retour en politique active en joignant les rangs du PLQ.
Candidate conservatrice défaite dans Marc-Aurèle-Fortin aux élections fédérales de 2019, Mme Baudelot en est à sa 4e campagne électorale en 10 ans.
Directrice de vol pour le compte d’une grande compagnie aérienne, dont elle a été vice-présidente de la section locale du syndicat regroupant le personnel navigant, Sonia Baudelot s’implique depuis une douzaine d’années au sein de l’équipe de direction du Centre communautaire de Loisibourg, dans Saint-Dorothée. Elle siège également au conseil d’administration de la résidence pour personnes âgées le Manoir Cardinal, dans Chomedey.
En 2014, Mme Baudelot, mère de deux enfants, avait participé activement à la campagne qui avait fait réélire l’ex-député libéral Guy Ouellette dans Chomedey.
Alice Abou-Khalil
Porte-couleurs de la Coalition avenir Québec (CAQ), Alice Abou-Khalil briguera pour une deuxième élection successive les suffrages sous la bannière caquiste dans la ville-région.
En 2018, cette Lavalloise d’origine libanaise avait terminé 2e dans le bastion libéral de Chomedey avec 26 % des voix exprimées dans une course à 7.
Au terme des dernières élections générales, Mme Abou-Khalil s’était vu confier les rênes du parti qu’elle a tenues pendant deux ans.
Entrepreneure et spécialiste en technologies de l’information et cybersécurité, Alice Abou-Khalil détient plusieurs certifications pour contrer les attaques informatiques dont la plus récente a été obtenue l’an dernier, à Harvard.
Polyglotte, elle parle français, anglais, arabe que serbe.
«Alice a toujours été très impliquée, indiquait son chef François Legault lors de son investiture en juin dernier. C’est une femme de tête, de terrain et près des gens. Elle connaît les enjeux de la circonscription puisqu’elle habite Laval depuis près de 25 ans».
Alice Abou-Khalil entend poursuivre la remontée amorcée en 2018 par la CAQ pour ravir aux libéraux le comté de Fabre qu’ils détiennent depuis 20 ans.
Catherine Dansereau-Redhead
Candidate du Parti québécois (PQ), Catherine Dansereau-Redhead se lance en politique active avec pour ambition de préserver le français et la culture québécoise.
Membre et militante péquiste depuis son adolescence, elle rappelle ses racines dans le comté de Fabre, elle qui a grandi dans Sainte-Dorothée.
Diplômée en Enseignement en adaptation scolaire de l’Université de Montréal en 2014, elle enseigne depuis au Centre de services scolaire de Laval dans une école du primaire.
Déléguée syndicale du Syndicat de l’enseignement de la région de Laval et membre du conseil d’établissement de son école, l’aspirante députée a décidé de se porter candidate, motivée par le désir d’«être un agent de changement auprès des jeunes» qu’elle souhaite intéresser à la politique.
Celle qui fut secrétaire du conseil exécutif de l’Association bloquiste de Laval-les-Iles de 2015 à 2018 a à cœur l’amélioration du système d’enseignement et la lutte contre la crise climatique.
«Dans ces deux cas, le Parti québécois est de loin la formation politique qui rejoint le plus mes valeurs», déclarait au printemps Catherine Dansereau-Redhead alors qu’elle manifestait son intention de briguer les suffrages dans le comté de l’ouest de l’île.
Jessy Léger
Porte-étendard de Québec solidaire (QS), Jessy Léger est actuellement attachée politique au cabinet de Parti Laval en plus de siéger à l’exécutif de l’aile jeunesse de cette formation municipale représentée à l’Hôtel de Ville.
Titulaire d’un baccalauréat en criminologie de l’Université d’Ottawa et d’une maîtrise en science politique et droit international de l’UQÀM, elle est membre du conseil d’administration du Centre d’assistance et d’accompagnement aux plaintes (CAAP- Laval) pour les usagers du réseau de la santé et des services sociaux de la région.
«C’est sous la bannière de Québec solidaire que j’ai décidé de me lancer en politique active. Pour moi, QS est le seul parti au provincial qui promeut et prend au sérieux l’écologie sociale et qui arrive à rejoindre les jeunes, comme moi, de moins de 35 ans. Le temps est venu d’adopter une nouvelle vision pour le Québec et de faire de la politique différemment», dit-elle.
Jessy Léger identifie la protection des terres agricoles et des terrains de golf comme les principaux enjeux dans l’ouest de l’île Jésus tout en cherchant à garantir l’accès à la nature aux générations actuelles et futures et à rendre nos milieux de vie plus résilients.
Lynn Buchanan
Candidate du Parti vert du Québec (PVQ), Lynn Buchanan explique son engagement dans la présente campagne par son désir d’améliorer le quotidien des enfants québécois.
Détentrice de deux baccalauréats, un en linguistique de l’Université d’Oregon, aux États-Unis, et l’autre en environnement humain de l’Université de Concordia, sa principale préoccupation est sans conteste le bien-être des enfants.
Cette mère de quatre rejetons, dont trois en situation de handicap, milite pour les droits des enfants qui ont des besoins spéciaux.
Lynn Buchanan aimerait favoriser l’accès aux évaluations et aux thérapies appropriées pour les enfants handicapés dans le système de santé au Québec. Elle souhaite également rendre plus accessibles les évaluations pour accéder à des thérapies et des groupes de soutien au sein du système éducatif.
Par ailleurs, en cette crise du logement qui sévit aux quatre coins de la province, elle plaide pour l’abordabilité de l’habitation de sorte que les familles comme les gens seuls puissent se loger convenablement sans devoir y laisser la moitié de leurs revenus.
Stéphane Turmel
Porte-couleurs du Parti conservateur du Québec (PCQ), Stéphane Turmel est diplômé en technologie physique, département robotique du Cégep de La Pocatière, et de l’École de technologie supérieure (ÉTS) de l’Université du Québec, en génie de la production automatisée.
Établi depuis 22 ans avec sa famille dans Sainte-Dorothée, M. Turmel a fait le choix de se présenter après avoir constaté ces deux dernière années une «déconnexion entre la politique et le peuple québécois». L’ingénieur s’engage d’ailleurs «à travailler au rétablissement de cette connexion perdue» de concert avec ses «concitoyens et les autres élus de la région».
Il endosse également les vues de son chef Éric Duhaime, selon qui une saine gestion des finances publiques passe nécessairement par un État moins interventionniste.
«La situation économique mondiale actuelle demande que nous réduisions les dépenses publiques tout en garantissant des services à la hauteur de la troisième ville en importance au Québec», écrit-il sur le site du PCQ en évoquant la Ville de Laval.
Stéphane Turmel explique vouloir «minimiser les dépenses et maximiser les investissements en mettant à niveau les infrastructures existantes qui sont vieillissantes».
(N.D.L.R. L’ordre de présentation des candidats a été établi à partir des résultats obtenus dans le comté par leur formation politique aux dernières élections.)
Fabre en chiffres
- Superficie : 41 km2
- Population totale selon le recensement de 2021 : 78 793 citoyens
- Nombre d’électeurs inscrits sur les listes préliminaires : 55 278 électeurs
Aux dernières élections
- La majorité des voix obtenue par la députée réélue Monique Sauvé (PLQ) en 2018 : 1607 voix
- Taux de participation aux élections de 2018 : 61,2%
Limites du comté
Située à l’extrême pointe ouest de l’île Jésus, la circonscription de Fabre est baignée par les eaux des rivières des Mille Îles et des Prairies et du lac des Deux-Montagnes. À l’est, le comté est délimité par l’autoroute Chomedey (A-13) dans sa portion nord et sud, incluant le territoire compris entre l’autoroute Jean-Noël-Lavoie (A-440), la 100e Avenue jusqu’à l’intersection de la rue Dutrisac, la piste cyclable du parc Le Boutillier, le chemin du Souvenir, l’avenue Clarendon et le boulevard Notre-Dame.
Un peu d’histoire
La circonscription électorale de Fabre a été créée en 1965, année où la Ville de Laval fut fondée. Elle doit son nom à l’ancienne ville de Fabreville dont elle occupait notamment le territoire.
«Le toponyme honore monseigneur Édouard-Charles Fabre (1827-1896). Prêtre catholique et protégé de monseigneur Ignace Bourget, il devient le troisième évêque de Montréal en 1876, puis sera nommé archevêque en 1886. Sous sa gouverne, une succursale de l’Université Laval ouvrira à Montréal en 1876, et il poursuivra la construction de la cathédrale de Montréal. Ses années à la tête de la hiérarchie ecclésiastique de Montréal se dérouleront sous le signe du puritanisme et du conservatisme social». (Source: Élections Québec).
Bureau de la directrice du scrutin
La directrice du scrutin dans le comté de Fabre est Marielle Gravel. Son bureau principal est situé au 14, boulevard Samson. Téléphone : 514 232-0902