Avec Silence brûlant, Johanne Dion signe un suspense de littérature jeunesse ayant comme trame de fond la protection des milieux humides.
Ce 11e roman de l’autrice Lavalloise allie la documentation scientifique avec une histoire mystérieuse dans laquelle s’opposent plusieurs personnages aux idéaux divers concernant l’environnement.
Entre son travail à la pépinière et une usine abandonnée où il squatte, le personnage principal nommé Rafael a peut-être été le témoin clé d’une disparition, celle d’un biologiste impliqué dans l’évaluation municipale des milieux naturels.
Avec ses amies Zoé et Alessia, le jeune héros mènera une enquête qui pourrait s’avérer dangereuse.
Au cœur des préoccupations
«La protection de l’environnement, c’est quelque chose qui me tient à cœur», explique l’autrice qui avait précédemment écrit sur la santé mentale, l’intimidation et le sport.
Pour la première fois depuis l’écriture de son premier roman sorti en 2008, Johanne Dion qui dit aimer «écrire des livres dans sa bulle» a eu de l’aide de son fils qui est un biologiste impliqué en développement durable.
«D’avoir quelqu’un de proche comme mon fils avec qui je peux vérifier ce que je pense, discuter avec lui de son expérience dans le domaine et de l’intégrer dans le roman, […] ça m’a enflammée», raconte-t-elle.
«J’ai eu l’inspiration en courant sur la piste cyclable qui longe les rails de train et traverse tout Laval. D’un côté, c’est un secteur industriel et de l’autre un quartier résidentiel».
Cette dualité a fait naître cette idée de protection de la nature en milieu urbain, un défi très actuel notamment à Laval.
Selon l’autrice, c’était aussi un thème qui pouvait toucher les jeunes encore plus sensibilisés à l’environnement aujourd’hui qu’au début de son parcours d’écrivaine.
C’est un sujet maintenant inévitable, selon elle. «C’est le bon moment d’avoir plus d’exemples pour réfléchir», souligne-t-elle en mentionnant que ses romans font parfois l’objet d’études dans les écoles.
L’intégration de notions théoriques relevait néanmoins d’un certain défi. «Je veux que les jeunes embarquent et soient emballés par l’histoire, mais en même temps, [je veux] soulever le thème de l’environnement pour que ça mène à des discussions.»
Au fil de l’imagination
De retour à Sainte-Dominique, les personnages naviguent à travers plusieurs lieux.
«Habituellement, [dans mes romans], les lieux sont plus restreints. Là, je trouve ça le fun d’avoir utilisé cette ville que je me suis créée, inspirée des différents quartiers de Laval.»
Johanne Dion ne s’en cache pas, la ville qu’elle habite depuis plus de 30 ans est une grande inspiration pour ces romans. Le quartier de Sainte-Dominique, décor de plusieurs de ses textes, est librement inspiré de Sainte-Dorothée, forte de ses nombreuses pépinières et de son bois tout comme dans Silence Brûlant.
Même si les lieux peuvent rappeler des endroits réels, les personnages et le récit eux sont créés de toute pièce par l’imagination de Mme Dion.
«Mes histoires me viennent de manière spontanée.» Et c’est notamment son esprit qui a placé Rafael seul loin de ses parents. «Je ne sais pas pourquoi je me suis dit, y’a un jeune qui se retrouve là-dedans», se souvient-elle, en racontant le jour où elle a vu une usine lors d’une de ses courses.
Histoires jeunes
Johanne Dion a toujours aimé faire porter ses histoires par des jeunes. Après toutes ces années, elle a encore de la facilité à entrer dans la peau des adolescents. Elle avoue cependant être en train de travailler sur un texte plus adulte. «J’ai un suspense pour adultes qui traîne dans ma tête depuis plusieurs années.»
Or pour sa prochaine parution, il pourrait aussi s’agir d’une histoire jeunesse laissée de côté. «Je m’ennuie de ce récit-là», explique Johanne Dion qui pense y revenir bientôt.
Aujourd’hui agente administratrice à temps partiel, la Lavalloise consacre pratiquement la moitié de son temps à l’écriture. Les idées continuent de mijoter dans la tête de l’écrivaine qui ne met pas non plus de côté celle de retravailler avec le thème de l’environnement.