Mise à jour: 8 juillet, 16h50
Sans surprise, les controversés projets de développement de l’île Gagnon et de l’entrée de ville dans Sainte-Rose ont monopolisé l’attention au conseil municipal d’hier soir.
Pas moins de 32 citoyens se sont exprimés et plus de 60 questions ont été adressées aux élus relativement à l’implantation d’un «centre de villégiature international» au cœur du refuge faunique du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles et à la revitalisation et haute densification du secteur situé au quadrant nord-ouest des boulevards Sainte-Rose et Labelle, à la porte du village.
Opinions très partagées
Sujet de l’heure depuis leur dévoilement à la mi-juin, ces projets ont occupé 75 minutes bien comptées d’une période de questions mensuelle normalement limitée à 90 minutes (elle a été prolongée d’une demi-heure).
Si notre sondage-éclair mené au lendemain de la Fête nationale témoignait d’une forte opposition à ces mégaprojets, considérant que 1004 des 1133 répondants (88,6 %) les jugeaient non socialement acceptables, les opinions étaient nettement plus partagées hier soir.
Même que la majorité d’entre elles y étaient favorables.
Retour des préambules
La période de questions réservait une autre surprise, alors que les préambules aux questions transmises par courriel ont été lues dans leur intégralité par Sophie Gélinas du Service municipal affecté aux consultations publiques et à la participation citoyenne.
Depuis que les séances du conseil sont présentées en visioconférence, pandémie oblige, il avait été décidé de s’en tenir uniquement aux questions – en passant outre la mise en contexte de celles-ci – afin de permettre de poser un plus grand nombre de questions citoyennes, justifiait alors l’administration Demers.
On ne sait pas pour l’instant si ce retour à la pratique passée, comme le réclamait l’opposition officielle, a été motivé par le débat qui fait rage, question de permettre à tous de se faire entendre et défendre leur point de vue. Quant à savoir si cette façon de faire sera officiellement rétablie pour les séances à venir, la question a également été adressée au cabinet du maire.
Si bien que certains préambules avaient parfois carrément l’allure d’info-pub, reprenant textuellement de grands pans de la nouvelle brochure publiée par le promoteur. Au point où la présidente du conseil, Christiane Yoakim, s’est impatientée un moment, demandant à Mme Gélinas de passer directement à la question d’une citoyenne qui encensait les projets.
Sondage prolongé
Par ailleurs, la Ville a annoncé qu’elle prolongeait jusqu’au 31 juillet la période de sondage relativement aux projets privés de l’Île Gagnon et de la place Ste-Rose.
Lancé autour du 20 juin, ce coup de sonde devait au départ se terminer ce dimanche 12 juillet.
Rappelons que par cet exercice, la Ville cherche à en évaluer l’acceptabilité sociale, comme l’a répété le maire Marc Demers.
En plus des quelque 5500 lettres circulaires distribuées dans le secteur, exhortant les riverains à répondre à son sondage en ligne, la Ville invite tous les ménages Lavallois désireux d’avoir voix au chapitre à écrire à sondage@laval.ca. Ceux-ci se verront alors remettre un code d’identification unique par adresse, une mesure de contrôle visant à éviter qu’une même personne puisse voter à répétition. Cette procédure fait en sorte qu’«une seule personne par adresse civique peut répondre au sondage», précise-t-on.
D’ici la fin de l’été, les résultats seront rendus publics, a indiqué M. Demers qui s’est bien gardé de prendre ouvertement position par rapport à ces deux projets immobiliers privés, lesquels nécessiteraient des investissements de l’ordre de 800 M$ de la part du promoteur.
Rappelons qu’au final, à la lumière de ces résultats, le comité exécutif qu’il préside décidera si ces projets d’implantation seront intégrés ou pas à la révision réglementaire en cours.