Sur place, des inspecteurs ont constaté la présence de blocs de béton dans le cours d’eau, permettant d’augmenter, en amont, le volume d’eau pour faciliter l’irrigation des terres.
Puisque «l’eau s’écoulait quand même», la situation «ne présentait pas un danger à court terme pour les poissons», observe le directeur de l’Environnement à la Ville de Laval, Gilles Benoît.
Ce dernier explique que le Service du contentieux a été saisi de l’affaire afin de régulariser cette situation et d’éviter que ça ne se reproduise à l’avenir.
Baliser l’usage
Jusqu’à ce jour, Ville de Laval n’avait à peu près jamais eu à intervenir, considérant que l’application de la Politique de protection des rives et du littoral relevait du ministère de l’Environnement.
C’est en 2013 que le Ministère lui a transféré la responsabilité de faire respecter la réglementation relative aux cours d’eau intérieurs.
M. Benoît rappelle qu’en milieu agricole, la Politique autorise une prise d’eau, mais que celle-ci doit s’effectuer dans le respect de l’environnement.
La Ville est à établir «une façon de faire», laquelle servira «de guide pour les autres agriculteurs qui feront la même demande», explique-t-il.
Un aménagement réglementaire devrait normalement prévoir une tranchée pour amener l’eau jusqu’à une zone excavée, sans toutefois intervenir dans un rayon de trois mètres à l’intérieur de la rive.
Pour le moment, même si l’agriculteur n’avait pas obtenu un permis de la Ville, il est présomptueux de parler de mise à l’amende, souligne-t-on.
Brochet et lotte
La semaine dernière, dans la foulée du projet Ruisseau que parraine le CRE de Laval, des techniciens du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs procédaient à l’inventaire des espèces de poissons vivant dans le ruisseau Gascon.
Ce cours d’eau prend sa source dans un milieu humide à l’est de la route 335 pour aller se jeter, sept kilomètres plus loin, dans la rivière des Mille-Îles.
On y a, entre autres, identifié du brochet et de la lotte, mentionne Marie-Christine Bellemare, biologiste et chargé de projets au CRE de Laval.
Selon les premières données recueillies en termes de taille des espèces recensées, on serait en présence d’un «cours d’eau super-productif, permettant tant la reproduction, le développement que le refuge», voire «un écosystème complet», note Mme Bellemare.