Atteint d’un handicap aux jambes depuis sa naissance, Patuelli est devenu une véritable vedette internationale dans le milieu de la danse urbaine. Grâce à ses mouvements dans lesquels il intègre ses béquilles, il défie la loi de la gravité. Il est aujourd’hui un modèle pour les jeunes vivant avec une limitation fonctionnelle. Les gens le connaissent surtout pour son leitmotiv «pas d’excuses, pas de limites», qu’il communique partout où il passe comme conférencier.
Avec sa femme, Melissa Emblin, une ergothérapeute, et Marie-Élaine Patenaude, une enseignante en adaptation scolaire, il a cofondé le projet RAD spécialement pour les jeunes vivant avec un handicap physique ou intellectuel. Le studio de danse lavallois attire des jeunes de la grande région métropolitaine grâce à la philosophie du programme qui expose que vivre avec un handicap est positif et peut devenir un vecteur de créativité.
Studios adaptés
«On cherche des studios de danse déjà actifs, explique Lazylegz, lors de son passage au Défi sportif AlterGo, en mai. Si on aime leur ambiance et que ça fit avec notre message et notre mission, on offre de certifier l’école.»
Lui et ses collègues ont visité avant tout le studio lavallois pour déterminer où il était nécessaire d’adapter, par exemple, l’entrée ou les salles de bains pour la bonne circulation des personnes en fauteuil roulant. La certification prend également son importance au niveau de la qualité des cours. En effet, Luca choisit les meilleurs enseignants de danse urbaine de son réseau.
«Le but, c’est vraiment l’intégration de nos jeunes, explique le Montréalais d’origine qui a vécu une bonne partie de sa vie à Washington D.C., où il a commencé à danser. Ils côtoient les professionnels et il y a toujours cette interaction sociale entre danseurs avec handicap ou non.»
Le studio devient donc un espace unissant les jeunes et les enseignants qui transmettent constamment la philosophie du projet RAD à travers les apprentissages. Avec un brin de volonté, les jeunes peuvent franchir leurs limites dans leurs mouvements de danse et, par extension, dans leur vie.
«On travaille quasiment avec tous les handicaps, ajoute le danseur de 29 ans qui possède une force de vie impressionnante et une énergie enthousiasmante. S’ils ont besoin d’un accompagnateur pour aider, ce n’est pas un problème. On l’intègre dans le cours de danse et les chorégraphies. On enseigne la créativité, l’adaptation et comment travailler avec des fauteuils roulants ou des cannes.»
Sentiment d’appartenance
Autre particularité du projet: tous ont des noms de danseurs pour favoriser le sentiment d’appartenance à la troupe et se coller à la réalité de la culture de la danse de rue.
Antoine «Bboy Ant» et Éloïse «Tinkerbell» Patenaude sont des frères et sœurs qui font partie du projet depuis les débuts. Les deux jeunes se disent inspirés par le message de Luca «Lazylegz» Patuelli et ses impressionnants mouvements de break danse. Ils sont des passionnés de danse depuis qu’ils sont tout jeunes et intègrent leurs connaissances à celles enseignées aujourd’hui.
«Ce cours nous apprend à accepter les autres comme ils sont, indique Éloïse, qui a 19 ans. Il y en a qui ne peuvent pas faire des cours réguliers, alors ils peuvent travailler sur leurs difficultés ici. Avec les personnes en fauteuil roulant, on essaye d’adapter les mouvements en fonction de ce qu’elles peuvent faire. Des fois, on fait des petits duos et j’aide l’autre.»
Le projet prend de l’expansion. Dès septembre, on comptera en tout cinq studios de danse de la grande région métropolitaine détenant l’attestation «RAD»
Pour en connaître davantage sur le projet RAD: www.projetrad.com et l’école Rebelles et Vagabonds: rebellesetvagabonds.ca