Le parti Action Laval s’en prend à l’administration Demers-Boyer, à l’opposition officielle dirigée par Michel Trottier et au chef de Laval citoyens, Michel Poissant, les accusant de «se liguer contre les citoyens».
La seconde opposition en veut pour preuve le rejet de l’amendement proposé à la dernière assemblée municipale par la conseillère de Chomedey, Aglaia Revelakis, au moment d’adjuger un contrat de 13,2 M$ visant la mise aux normes des infrastructures urbaines d’une dizaine de rues.
L’amendement était à l’effet de rendre la reconfiguration des rues conditionnelle à l’appui favorable de la majorité des gens qui y résident.
Rappelons que parallèlement aux travaux de remplacement des conduites d’égout et d’aqueduc, la Ville en profite pour implanter les mesures de son Plan directeur du réseau piétonnier et appliquer les nouveaux gabarits de rue en vigueur à Laval.
Mme Revelakis avait alors fait valoir que «les citoyens ne sont pas conscients des impacts» qu’entraînent ces changements.
La seule intervention avant le vote a été celle du maire Marc Demers qui questionnait l’aspect légal d’un tel amendement, laissant entendre qu’il faudrait retourner en appel d’offres public. À l’exception des élus d’Action Laval, tous les conseillers présents ont voté contre l’amendement.
Écouter les citoyens
«Depuis plusieurs semaines, les citoyens multiplient les démarches pour s’opposer à la reconfiguration de leur rue, déclarait la candidate à la mairie pour Action Laval, Sophie Trottier, dans un communiqué publié dans les jours suivant l’octroi du contrat. Mais, la décision a été prise derrière les portes closes du bureau du maire et personne ne la contestera. Même l’opposition officielle refuse de venir en aide aux citoyens. Ils ont voté contre notre proposition d’aller chercher l’accord des citoyens avant de reconfigurer leur rue.»
Sophie Trottier parle ici des résidents des rues ciblées par le contrat confié à la firme Uniroc construction, à savoir les rues de Sillery, Roméo, MacDonald, Milton et Saint-Gilles, les avenues Laplante et Wilfrid-Pelletier, la place Georges et la 70e Avenue. Celles-ci sont disséminées à travers les districts de Renaud, Souvenir-Labelle, L’Abord-à-Plouffe, Chomedey et Sainte-Dorothée.
«Les citoyens de mon district voient leur rue disparaître entre des trottoirs de 1,8 mètre, de renchérir Mme Revelakis. En plus, on leur ajoute une piste cyclable qui fait disparaître le stationnement sur un côté de la rue.»
Elle enchaîne en affirmant qu’«ils n’ont jamais été consultés sur ces conditions de réaménagement», ajoutant qu’«il y a un monde entre [vouloir] des rues plus sécuritaires et la reconfiguration qui est actuellement mise en place.»
Tollé
Au printemps dernier, ces travaux de reconfiguration avait soulevé un tollé auprès des résidents de l’avenue Webb et des rues Ridgewood et Korman, dans Chomedey.
Le 13 mai, Mme Revelakis avait d’ailleurs déposé en leur nom trois pétitions respectivement signées par 97, 93 et 75 % des propriétaires occupants, réclamant en vain le statu quo.
Cette écrasante contestation citoyenne s’était également exprimée dans Duvernay, où 96 % des résidants de la rue David dénonçaient au même moment avoir été mis devant le fait accompli.