Dans le cadre d’un séminaire de littérature, Jade Maheux souhaite discuter avec les habitant.e.s de Sainte-Rose de la tragédie du 8 février dans le but d’analyser l’impact qu’a un événement tragique sur une collectivité.
Jade Maheux a grandi à Sainte-Rose, quartier où ses parents demeurent toujours. Elle était à proximité de la garderie le jour de la tragédie.
«Ce matin-là, je m’en allais à l’université et le quartier derrière le chemin de fer était complètement barré, on ne pouvait pas sortir de l’endroit, se remémore la candidate à la maîtrise en études littéraires de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Des hélicoptères volaient au-dessus du quartier, on entendait les sirènes depuis tôt le matin, les gens se promenaient dans les rues, les voisins se parlaient, spéculaient… On ne savait pas trop ce qui se passait au début, c’était assez inquiétant.»
Affectée par cet événement, elle a décidé instinctivement de le sélectionner à titre de projet de recherche dans le cadre d’un séminaire de littérature.
Objectifs
Plus précisément, l’universitaire s’intéresse à la «manière dont les discours et témoignages construisent la preuve et le récit.»
Par un processus d’entrevues avec les citoyen.ne.s, elle espère ouvrir le dialogue et dégager un portrait moins juridique et plus émotionnel et social de ce qui s’est passé ce jour-là.
«Plutôt que ça reste dans les mémoires, dans les archives, comme étant un homme qui est entré avec un autobus dans une garderie, [j’aimerais] que ce soit aussi l’histoire d’une communauté qui a aussi décidé de faire le chemin de pierres, de gens qui ont organisé des choses et qui se sont soutenus», explique l’ex-Lavalloise.
Commémoration
Jusqu’à maintenant, l’un des éléments qui se dégage de tous les entretiens est la volonté citoyenne de commémorer l’événement.
Actuellement, la garderie du Vieux-Sainte-Rose porte encore des traces de la tragédie, sans aucune mention officielle.
«Je suis retournée sur les lieux de l’événement, confie Jade Maheux. J’ai vu qu’ils ont mis des gros blocs de béton devant. Il y a quelque chose qui est resté marqué dans le territoire. C’est très rough de voir ça, c’est difficile à regarder.»
La communauté de Sainte-Rose souhaiterait une plaque ou un endroit plus tangible pour se recueillir dans le quartier .
L’une des citoyennes interrogées a lancé l’idée de la création d’un jardin, comme l’aurait fait la Belgique pour se remémorer une tragédie similaire.
Information: jade.florence48@gmail.com