Deux débordements sur trois ont lieu en temps de pluie.
Cela représente 1121 des 1665 déversements compliés à Laval en 2017, soit 67 % de tous les rejets dûment enregistrés.
Généralement, ça se passe lors de fortes pluies: le débit excède ce que le réseau d’égout est capable d’absorber, ce qui entraîne des débordements dans nos cours d’eau qui finiront leur course dans les rivières des Prairies et des Mille-Îles. En clair, les surverses correspondent au trop-plein d’eau que les usines d’épuration n’arrivent pas à traiter.
Autres causes
Les cas d’urgence (20 %) sont la 2e cause en importance pour justifier un déversement. On considère ici les événements jugés comme imprévisibles et non récurrents.
Dans 12,5 % des cas, les rejets d’eaux d’égout dans la nature surviennent lors des fontes de neige au printemps.
Quant aux déversements par temps sec ou causés par des travaux planifiés sur le réseau, ils sont quantité plus que négligeable, totalisant moins d’un demi pour cent (0,4 %).
Ce portrait de 2017 est tiré d’une présentation qu’avait fait, à pareille date l’année dernière, l’ex-directeur adjoint du Service de l’environnement de Laval, Jean Lavoie, devant le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval. «Quand nos égouts débordent» était le titre de sa conférence.
Des 148 ouvrages de surverses que comporte le réseau d’égout de l’île Jésus, 94 avaient connu des épisodes de déversement. C’est plus de 6 ouvrages sur 10.
La Pinière
Si Laval compte trois stations d’épuration (La Pinière, Fabreville et Auteuil), La Pinière est de loin la plus importante, alors que celle-ci traite les eaux usées d’environ 75 % de la population lavalloise.
Mise en service en 1998, cette station située au 1133, montée Masson, dans Saint-François, a une capacité maximale de traitement avoisinant les 240 000 mètres cubes d’eau par jour. Elle dessert les quartiers de Saint-François, Saint-Vincent-de-Paul, Duvernay, Pont-Viau, Vimont, Laval-des-Rapides, Chomedey et Sainte-Dorothée.
Bassin de rétention
Pour le directeur du CRE, Guy Garand, il importe non seulement de revoir la façon de planifier les nouveaux développements résidentiels, mais également d’«apprendre à gérer des bassins de rétention au lieu d’envoyer ça dans nos cours d’eau», dit-il en parlant des eaux d’égout mêlées aux eaux de ruissellement.
«Il ne faut pas que les milieux humides deviennent des bassins de rétention; il faut créer des bassins», insiste celui qui rappelle que ces déversements à répétition détruisent la vie aquatique et empêchent la baignade et autres activités sur nos rivières.
Quant à Jean Lavoie, un ancien président du conseil d’administration du CRE, il rappelle qu’il y a «encore beaucoup de réseaux qui combinent le pluvial et le sanitaire» à Laval, ce qui provoque les surverses que l’on connaît lors de fortes précipitations.
La solution passerait par des réseaux séparés qui permettraient de «diriger les eaux pluviales dans des bassins de rétention, qui les retiendraient temporairement avant de les relarguer tranquillement vers la station d’épuration», les eaux de pluie entrainant par ruissellement toutes sortes de contaminants dans les cours d’eau.
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