Depuis, près d’une trentaine d’enfants ont reçu ce type de service. La clientèle TSA est en progression au sein du CRDITED. À ce jour, 596 usagers de l’établissement sur 1414 présentent un TSA. La majorité d’entre eux ont moins de 21 ans. «Il y a une tendance ces dernières années avec une augmentation des TSA dans nos services, explique Chantal Quimper, coordonnatrice liaison au CRDITED. Il y a quelque chose qui se passe à Laval. On note une augmentation de 48 % depuis 2008.»
Entre 2008 et 2012, la clientèle en déficience intellectuelle a diminué, tandis que les TSA sont passés de 29 à 37 %. Ces données pourraient s’expliquer par un diagnostic qui se pose plus tôt qu’avant chez l’enfant et des ressources de plus en plus développées avec les années en intervention auprès des personnes autistes.
La vraie vie
L’Étincelle vise à développer des habiletés de communication et de socialisation tôt chez l’enfant. Celui-ci est donc intégré à un milieu qui lui permet d’apprendre à développer son autonomie et à traiter de l’information provenant de son environnement. Ce qui l’amènera, éventuellement, à s’intégrer en classe régulière, un des objectifs visés par le programme.
Monique Boissonneault, spécialiste aux activités cliniques au CRDITED, supervise les intervenantes travaillant avec le jeune au CPE. «Quand l’enfant réussit à développer certaines compétences avec l’adulte, on regarde comment on peut transférer ça avec les personnes de son âge. Le but ultime, c’est l’intégration en classe régulière, mais éventuellement dans la société. La meilleure place pour apprendre, c’est dans la vraie vie, comme dans un milieu au CPE.»
Les enfants doivent avant tout présenter un certain profil pour que l’intervention soit la plus efficace. Le programme n’est donc pas accessible à tous les jeunes vivant avec un TSA.
Vie de groupe harmonieuse
L’intervenante prend quatre à huit heures par semaine pour mettre en place des stratégies, par exemple, le développement de l’imaginaire chez l’enfant qui le mènera à jouer avec les autres, et vivre en groupe.
«Certains d’entre eux ne se sentent pas concernés par une consigne de groupe, laisse savoir Mme Boissonneault. Par exemple, quand il entend « les amis, on s’en va dehors! » « les amis », ce n’est pas lui. Alors il faut savoir quoi mettre en place pour qu’il se sente interpelé.»
Maturité sociale
Projet pilote en 2011 comprenant aussi le CPE La Giboulée, le programme l’Étincelle est devenu une offre de service populaire au CPE Youpi, selon Jean-Pierre Germain, directeur général de l’établissement.
D’ailleurs, une politique d’inclusion pour les enfants à besoins particuliers existe à ce service de garde depuis une dizaine d’années.
«On avait déjà l’avantage d’avoir cette structure-là», reconnaît M. Germain. Il indique recevoir principalement des enfants de quatre ans ayant une certaine maturité sociale et prêts à vivre en groupe.
«Les jeunes du groupe sont de beaux modèles pour l’enfant qui apprend comment régler un conflit ou entrer en contact avec les gens, ajoute le directeur général. Ça fait des miracles. Ils sont tellement appréciés des autres enfants que ça ne crée pas de problèmes, car ils sont bien ciblés et choisis.»