C’est dans le cadre de son Plan de lutte aux gangs de rue que le gouvernement du Québec a mis en place le « Programme de prévention du recrutement des jeunes aux fins d’exploitation sexuelle dans un contexte de gang de rue 2008-2011 ». «On a souvent l’impression que les policiers ont uniquement un rôle de répression: c’est un rôle noble. Ils font aussi de la prévention qui est également un rôle noble. Il faut prévenir le crime et que le recrutement se fasse au niveau des gangs», insiste le ministre de la Sécurité publique.
Cet argent servira à la réalisation du projet Prévention de la prostitution juvénile en contexte de gang. Tous les intervenants s’entendent pour dire que la solution passe par la prévention. «Le projet que nous présentons ce matin représente un bel exemple d’implantation de mesures concrètes et structurantes pour aider notre jeunesse québécoise. En ce sens, je suis heureux de pouvoir m’associer à un partenaire comme Travail de rue de l’Île de Laval pour lutter contre le phénomène de la prostitution juvénile des gangs de rue», déclare le ministre Dupuis. «L’appât du gain rapide est le pire ennemi de ces jeunes filles recrutées par les gangs de rue. Il faut savoir écouter nos jeunes en tant que parents. Il faut leur expliquer l’autre côté de la médaille où on trouve violence, drogue, peur, insomnie, etc», ajoute-t-il.
Au-delà de l’argent
Le député de Laval-des-Rapides, Alain Paquet, a tenu à rappeler l’importance de ce projet pour la région de Laval. «Je suis à même de témoigner, par ma participation au comité de prévention mis sur pied par la Table jeunesse du Marigot, que la concertation entre les organismes communautaires, le CSSS de Laval, la sécurité publique et le gouvernement du Québec renforcent les moyens d’action pour accroître l’efficacité du filet de protection et ainsi prévenir l’adhésion de jeunes aux organisations criminelles», dit-il. «Au-delà de l’argent et du travail fait par les organismes, il faut que ces jeunes soient touchés positivement par les interventions sur le terrain. Il faut que ces jeunes puissent réussir dans la vie», ajoute-t-il.
M. Paquet croit qu’avant d’investir de l’argent, il était important de sonder les intervenants du milieu afin de trouver les bonnes solutions. «Nous avons fait nos devoirs. Il faut que la classe politique donne les ressources nécessaires aux gens du milieu. Ce sont eux les experts.»
La formatrice et animatrice au niveau de la prévention de la prostitution juvénile en contexte de gang pour le TRîL, Annie Hotte, affirme que cette subvention permettra de partager ses connaissances pratiques et théoriques, acquises après cinq années de travail en prévention de la prostitution juvénile en contexte de gang. «Nous nous attendons à un succès», poursuit-elle.
L’objectif de la formation est d’outiller les intervenants susceptibles d’agir, en prévention et en intervention, auprès des jeunes filles et ainsi former un filet de sécurité. «Afin de prévenir la prostitution juvénile et d’agir en contexte de gang, la formation invite le participant à devenir «agent multiplicateur de son savoir» par la transmission des connaissances qu’il aura acquises à d’autres acteurs sociaux, l’intervention directe auprès d’un jeune, l’animation d’une activité visant à sensibiliser les jeunes», soutient le président du conseil d’administration du TRÎL, Marc Lambert. «Nous sommes fiers de pouvoir compter sur un réseau de partenaires riches d’expertises pluridisciplinaires qui forment notre comité aviseur. Notre implication au sein des concertations facilitera l’insertion de notre formation dans les différents milieux jeunesse de Laval. Le fait que cette formation soit offerte, ça nous assure un plus grand nombre d’intervenants», termine la directrice générale du TRîL, Mme Carol Pagé.