Le responsable en matière de sécurité publique pour Québec solidaire, Alexandre Leduc, a invité la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault à visiter le centre de détention dans Saint-Vincent-de-Paul, espérant que l’expérience des conditions de vie la pousse à relocaliser les détenus.
«Maintenant que la ministre a eu le temps de se familiariser avec ses dossiers, il est temps de formuler un plan d’action», insiste le député de Hochelaga-Maisonneuve.
D’autant plus que trois ans plus tôt, en février 2016, 350 femmes ont été transférées de la Maison Tanguay à l’établissement. Depuis, les plaintes sur la qualité de vie s’enchaînent.
«C’est un triste anniversaire et j’en profite pour mettre de la pression et faire avancer ce dossier», d’ajouter M. Leduc.
Dans l’invitation envoyée le 31 janvier, le député mentionne des problèmes d’aération, de vermine, chauffage, salubrité, d’espace et eau potable. «Si un journaliste québécois était détenu dans de telles conditions à l’étranger, tout le monde protesterait, défend-il. Mais ça arrive chez nous, au Québec, à Laval.»
Cour supérieure
Une demande d’injonction a été déposée devant la Cour supérieure du Québec le 31 janvier par deux détenues. Le tribunal a refusé la demande, mais a déterminé qu’une rencontre ultérieure était nécessaire pour entendre la cause en profondeur.
«Comme il s’agit de questions très importantes, telles l’accès à l’eau potable et les fouilles à nu, le juge Mayer a proposé une procédure accélérée qui consiste à aller directement à l’injonction permanente», a précisé Lucie Lemonde, porte-parole de la Ligue des droits et libertés, par voie de communiqué.
Elle ajoute qu’après trois années d’alerte par des organismes, «la ministre Guilbault ne peut plus faire la sourde oreille.»
De son côté, Geneviève Guilbault s’abstient de commentaires pendant les démarches juridiques. «On suit le dossier de près», confirme par ailleurs son relationniste de presse, Jean-François Del Torchio.