Avocate de formation dont la pratique a toujours été orientée vers la commercialisation d’innovations dans le secteur de la santé, Michelle Laflamme a obtenu, l’été dernier, la licence d’exploitation exclusive du système KNEEKG, un outil de diagnostic médical évaluant l’état fonctionnel d’un genou en trois dimensions.
Mis au point par trois chercheurs du Laboratoire d’imagerie et d’orthopédie du Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM), ce système est le fruit d’une coopération entre l’Université de Montréal, l’École Polytechnique de Montréal et de l’École de technologie supérieure, membre du réseau de l’Université du Québec.
Prévention
En opération depuis à peine deux mois, la nouvelle clinique qui partage les locaux du Centre de médecine sportive de Laval, aménagé à l’étage supérieur du Carrefour multisports, compte notamment sur la précieuse collaboration de quatre chirurgiens orthopédistes, tous partenaires du projet.
C’est d’ailleurs sur la recommandation d’un d’entre eux, le Dr Pierre Ranger attaché aux hôpitaux Sacré-Cœur et Jean-Talon, que les membres des équipes féminine et masculine québécoises de ski alpin ont été appelés à expérimenter le système KNEEKG. «Utilisé à titre préventif, cet appareil offre de grandes possibilités aux athlètes de haut niveau en enregistrant les mouvements de leurs genoux en trois dimensions», explique Michelle Laflamme, précisant que faute de référence, 68% des personnes opérées pour un ligament croisé antérieur ne recouvrent pas leur niveau de mobilité initial.
Diagnostic
Mais l’application à plus grande portée demeure sans conteste le diagnostic juste et précis qu’il permet de poser sur l’état d’un genou amoché.
L’information recueillie par les capteurs facilite l’évaluation pré et post chirurgicale tout en permettant de prescrire des traitements mieux adaptés aux besoins des patients.
Déjà, les orthopédistes, spécialistes en médecine sportive, physiothérapeutes et kinésithérapeutes utilisent le système KNEEKG dans leurs activités courantes. Ils pourront ainsi témoigner des capacités de diagnostic du produit auprès de leurs collègues québécois, américains et étrangers intéressés à investir dans l’acquisition de cette technologie de pointe. Ceux-ci seront bien sûr invités à participer à une démonstration de l’appareil en situation réelle d’utilisation.
Potentiel de vente
Chargée de commercialiser cette innovation, la présidente du Centre du genou Emovi est actuellement à étudier les marchés de Montréal, Sherbrooke et de Toronto en vue d’une prochaine implantation. À la clinique de Laval, Mme Laflamme a engagé un investissement de 430 000$, ce qui lui a valu une aide financière de 155 000$ du volet Vitrine technologique du Programme d’aide aux entreprises. Administré par le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, ce volet a été conçu pour appuyer les PME aux premières étapes de la commercialisation d’une innovation technologique québécoise, et ce, par sa démonstration chez un premier client-partenaire, en vue de favoriser d’autres ventes et de créer des retombées positives pour notre économie. «Cette technologie offre un potentiel de vente estimé à plus de 25 M$ d’ici cinq ans», a mentionné le député de Chomedey, Guy Ouellette, ajoutant que sa commercialisation pourrait entraîner la création de 10 nouveaux emplois spécialisés au cours de cette période. Fichier: Kneekg