La Fondation pour l’alphabétisation a dévoilé une étude des compétences en littératie de la population québécoise pour évaluer le taux d’alphabétisation dans chacune des régions du Québec, dont celle de Laval.
Réalisée par l’économiste Pierre Langlois, l’étude La littératie au Québec: un regard local sur les enjeux porte sur les régions ayant une maîtrise de littératie de niveau 3, soit une compréhension et écriture de texte complexe.
Représentation des quartiers
Si Laval se retrouve en zone verte sur le plan de l’alphabétisme (moins de 54% de la population en dessous de la moyenne québécoise de littératie), certains quartiers connaissent plus d’enjeux que d’autres, bien que l’étude n’en pointe aucun en particulier d’un bout à l’autre de l’île Jésus.
«Ça fait fi de la réalité des quartiers, car ce sont des données qui sont globales, explique Pierre Langlois. Par exemple, à Montréal, l’arrondissement de Verdun possède un bon résultat, mais ça comprend l’île des Sœurs, qui n’a pas les mêmes résultats que Verdun. Donc, l’île des Sœurs sera dans le vert, car elle est comprise dans la région administrative de Verdun.»
Le type de solution pour résoudre le problème dans les quartiers serait l’implication des communautés.
«L’approche communautaire est à prioriser, parce que ce sont des répondants qui ont des conditions socio-économiques qui peuvent être difficiles, pour accompagner les jeunes le plus longtemps possible à l’école des grands, soutient l’économiste. Les milieux communautaires font des interventions de première ligne: ils ont un rôle important à jouer et qui donne des résultats».
Pour sa part, le Centre de services scolaire (CSS) de Laval se dit préoccupé par la question et poursuit sa lutte grâce à un programme en alphabétisation via le Centre de formation l’Impulsion, qui avoisine l’école secondaire Georges-Vanier sur le boulevard Lévesque Est, à Saint-Vincent-de-Paul.
«À l’heure actuelle, 50 élèves sont inscrits dans ce programme, informe Yves Michel Volcy, directeur général du CSS de Laval. C’est une dizaine d’élèves de plus que l’année dernière. Il est essentiel de faire connaître ce centre d’éducation des adultes et son offre de services puisque l’éducation est assurément l’une des clés les plus puissantes pour contrer l’analphabétisme.»
Banlieues et régions
Pierre Langlois identifie plusieurs conclusions à son étude: les banlieues possédant une population plus jeune ont eu un meilleur score de littératie face aux régions qui sont plus éloignées du Québec.
«L’exemple le plus lourd, c’est celui du nord du Québec dont le taux de décrochage scolaire frise les 50 à 60%, poursuit-il. Les résultats du décrochage scolaire au Québec sont asymétriques même s’il y a une grande amélioration depuis 12 ans.»
Pierre Langlois soutient que l’étude doit être constamment remise à jour pour avoir un portrait plus actuel de la situation du niveau de littératie au Québec.
«Il faut essayer de quantifier les impacts économiques liés à la littératie, parce qu’on remarque quand même des écarts importants dans les provinces, dit-il. Si on regarde le Québec et l’Ontario, c’est 8 points d’écart de retard du Québec face à l’Ontario, ce qui est questionnable.»