Au dépôt du dernier budget municipal, le 13 décembre 2010, le maire de Laval annonçait la mise en place d’un nouveau parc industriel d’une superficie de sept millions de pieds carrés à proximité du pont de la 25.
Cette future zone industrielle s’implantera à l’ouest du pont, au sud de la montée Masson et de l’école Leblanc et au nord de la voie ferrée.
«Le téléphone sonne; il y a de la demande», informe Gilbert LeBlanc, vice-président au Développement, investissement et immobilier à Laval Technopole.
Emplacement stratégique
D’autant que les terrains actuellement disponibles se font de plus en plus rares dans le parc industriel municipal de l’autoroute 25 et dans son prolongement «est» que constitue le parc privé Impact 25, où s’est installé notamment Carrière & Lefebvre.
«Comerco vient de terminer sa contruction, Novexco est présentement en chantier et une autre société va commencer [les travaux] sous peu», mentionne M. LeBlanc.
Parmi les plus importants grossistes en produits de bureau de l’est du Canada, Novexco a choisi d’y relocaliser son siège social et son centre de distribution.
Principalement en raison de sa «situation géographique stratégique, tout près du nouveau pont de l’autoroute 25», déclarait le président et chef de la direction, Robert de Montigny, le 12 avril dernier, à l’occasion de la première pelletée de terre d’un investissement de 20 M$. À l’automne, près de 300 employés y déménageront.
Idem pour Produits Kruger, qui a décidé de centraliser ses activités de distribution dans une usine du parc industriel centre. «Nous sommes à proximité de nos usines et de nos principales destinations et nous avons un accès rapide à l’autoroute 25», déclarait récemment le directeur de la logistique, Guy Patry, à propos d’un investissement de 20 M$, à Laval.
Mine de rien, ce sont 10 millions de caisses qui transiteront chaque année par ce centre de distribution qu’exploitera le plus grand fabricant et distributeur canadien de produits de papier à usages domestique et commercial, à qui l’on doit notamment les marques Cashmere, SpongeTowels, Scotties et White Swan.
L’est a la cote
Longtemps négligée des investisseurs, la pointe est de l’île Jésus est devenue au cours des dernières années une zone d’intérêt marqué.
Le maire Vaillancourt en donne pour preuve le parc industriel municipal de l’autoroute 25 qui, lancé il y a une douzaine d’années, a connu un développement accéléré à la suite du décret du 14 décembre 2005, autorisant le parachèvement de l’autoroute 25. «On a senti que l’est n’était plus vu de la même façon.»
L’inauguration du pont dans l’est ne fera qu’attiser cet intérêt qui a généré à ce jour plus de 100 M$ d’investissements privés, affirme pour sa part Gilbert LeBlanc, qui voit en cette infrastructure une véritable bénédiction pour le développement de ce secteur de la ville.
«C’est dans l’est que ça va se passer pour les dix prochaines années», soutient-il, précisant que 50 % des terrains industriels disponibles à Laval y sont concentrés.
8000 logements
Le pouvoir d’attraction que suscite le nouveau pont stimulera également le développement résidentiel, alors que le directeur du Service de l’urbanisme, Sylvain Dubois, estime à 8000 le nombre de nouvelles unités de logement qui écloront dans l’est, plus précisément au sud de la voie ferrée.
«Le secteur du boulevard des Cépages a déjà accueilli plusieurs phases de développement de l’ère postannonce de l’autoroute 25», mentionne M. Dubois, convaincu que l’ouverture du pont ne fera qu’attiser la demande en matière d’habitation.
Dans cette perspective de consolidation et de densification du territoire, le plan d’urbanisme prévoit l’aménagement d’un troisième lien routier majeur entre l’avenue Marcel-Villeneuve et le boulevard Lévesque, notamment à la faveur d’une meilleure utilisation de la trame urbaine pour le transport en commun.
De part et d’autre de ce corridor de circulation à venir, le zonage favoriserait les habitations multifamiliales, précise-t-il.
«On vise un écoquartier avec des parcs de verdure et de jeux pour les enfants, ainsi que des équipements communautaires à distance de marche», fait valoir le maire Vaillancourt, qui rêve d’offrir un milieu de vie qui rendra les résidents moins dépendants de l’automobile.