C’est dans ces mots qu’Heidi Rathjen, porte-parole de PolySeSouvient, formé des étudiants et diplômés de Polytechnique pour le contrôle des armes, a réagi aux manifestations provinciales du 14 mai organisées par le collectif Tous contre un registre québécois des armes à feu, en lien avec le projet de loi 64 du ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux.
Une centaine de personnes ont fait connaître leur mécontentement cette journée-là devant le bureau du député libéral de Vimont, Jean Rousselle, sur le boulevard des Laurentides.
Elle souligne, entre autres, le milliard de dollars que les groupes pro-armes attribuent à la création du registre fédéral, «alors que le rapport de la vérificatrice-générale, Sheila Fraser, montre que c’est à une fraction de ce coût [qu’on peut créer un registre], cette somme étant pour la mise en œuvre de la loi au complet», et déplore aussi le refus de croire les témoins experts entendus par la commission parlementaire, dont la Sûreté du Québec.
«Les groupes pro-armes disent que nous n’avons pas assez démontré [ce qu’on avance], que les avis des experts ne sont pas vrais et que ce sont eux qui ont raison, mais les médias ne leur demandent jamais de faire la démonstration de ce qu’ils disent. C’est injuste. Qu’ils nous prouvent pourquoi les experts ont tort», ajoute la porte-parole.
Sondage
À la fin d’avril, PolySeSouvient a rendu public un sondage Léger Recherche Stratégie Conseil indiquant que 7 Québécois sur 10 soutiennent l’enregistrement des armes d’épaule et que 9 sur 10 appuient la vérification obligatoire du permis de possession lors d’une vente d’armes.
«Nous avons commandé le sondage parce que les groupes pro-armes répètent que les Québécois sont contre le registre. Ils se basent sur des sondages non scientifiques. Nos mesures sont plus réelles», révèle-t-elle, ajoutant que tout ce que PolySeSouvient amène comme arguments est attaqué par les groupes pro-armes.
Heidi Rathjen et son groupe suivent de près l’évolution du projet de loi, espérant son adoption avant la fin de l’été. «Les travaux avancent lentement, mais c’est un exercice nécessaire pour la démocratie. Le plus tôt sera le mieux», conclut-elle.