Ce sont 70 professionnels occupant une variété de domaines au sein du Collège Montmorency, qui ont été salués dans le cadre de la semaine du personnel professionnel pour leur apport souvent peu remarqué, mais essentiel.
Sylvie Houle, conseillère pédagogique au Service du développement pédagogique et de la réussite à Montmorency, ne croit pas qu’un établissement puisse être fonctionnel sans professionnel. «C’est impossible, mentionne celle qui œuvre plutôt auprès des enseignants. Oui, nous sommes plus souvent dans l’ombre, mais nous recevons tout de même des remerciements.»
Cette dernière, ainsi que Gilles Lalonde, conseiller à la vie étudiante, rencontrés dans l’optique de parler de leurs tâches, se définissent comme des ponts entre les professeurs et étudiants.
«Je me considère un peu comme l’huile dans le moteur», image celui qui passe la majeure partie de son temps avec les étudiants.
En plus de ne pas traiter avec les mêmes individus, ces deux professionnels ont leur bureau aux deux extrémités du Collège.
«Notre rôle c’est de conseiller, d’animer et informer les équipes enseignantes et la population étudiante.»
–Sylvie Houle, conseillère pédagogique
Tâche
Conseiller depuis 34 ans, exclusivement à Montmorency, Gilles Lalonde n’arrive pas à décrire une journée type. «Ça n’existe pas. Une journée, c’est plus de la gestion, une autre, des rencontres avec des étudiants ou professeurs. Parfois, j’ai une conférence ou un événement à m’occuper.»
Son rôle se situe autour des thématiques communautaires et scientifiques. Il accompagne aussi les élèves dans leur idée de projet. Il est d’ailleurs derrière le 19e Forum international Science et société qui s’est tenu début novembre au Collège.
«J’étais en charge de tout, que ce soit le système de son, l’accueil, les repas, bénévoles ou même de trouver la délégation montmorencienne qui y a participé», ajoute-t-il.
Quant à elle, l’ancienne professeure d’informatique, maintenant conseillère depuis dix ans, assure un travail de soutien et d’accompagnement auprès des titulaires de cours du Collège. «Je m’occupe de réviser et participer au cycle de vie des différents programmes, détaille Sylvie Houle. Je me charge aussi de définir les plans de formation nécessaires quand un nouveau cursus est établi par le ministère.»
Elle voit aussi aux projets internationaux de Montmorency internationale. «Nous partons à titre de conseiller pédagogique spécialisé pour aider au développement dans les pays étrangers, poursuit-elle. Nous faisons ça pour les étudiants là-bas.»
Changements
Avec plusieurs années d’expérience derrière eux, les deux conseillers ont vu certaine choses se transformer. «Nous utilisons beaucoup plus les technologies, mentionne la conseillère pédagogique. Il y a trois ans, je n’aurais jamais pensé que je texterais avec un professeur.» Elle utilise même Skype lorsqu’une rencontre en personne est impossible.
Au-delà des outils numériques, Sylvie Houle a aussi remarqué, depuis 10 ans, une évolution au niveau de l’interculturalisme dans le Collège. «Laval a changé beaucoup, explique-t-elle. Dans les cégeps de Montréal, on était habitué, ce qui n’était pas le cas ici. Il a fallu sensibiliser autant les étudiants que les enseignants à cette réalité.»
Pour sa part, Gilles Lalonde a plutôt observé des changements au niveau du temps. «Dans les années 1980, ce n’est pas un secret, les jeunes avaient plus temps parce qu’ils travaillaient moins, fait-il valoir. Maintenant, les étudiants ont beaucoup moins de temps. Ils doivent travailler pour payer [leur logement, mais aussi] tous les appareils issus de notre mode de consommation.»
Son approche et ses contacts avec les étudiants ont aussi changé. «Avec les années, mon lien avec eux est devenu de moins en moins direct. Quand j’ai commencé à 25 ans, je n’avais pas d’enfants et je passais toutes mes soirées et fins de semaine ici. Un moment donné, la vie te rattrape et tu ne peux plus faire ça.»