Inquiet pour la sécurité de sa fille de 2e année à l’école primaire Bois-joli, Martin Béland a contacté le Service de police de Laval pour empêcher les comportements dangereux aux heures où les enfants joignent et quittent l’école.
Dans les 15 minutes précédant le début des classes, les voitures s’accumulent sur la rue Miville-Déchêne, s’arrêtent en sens inverse et font des demi-tours illégaux, ce qui laisse une seule voie de circulation partagée avec les piétons et autobus.
«Au Québec, on attend qu’il arrive quelque chose avant d’agir», déplore le père. Il s’est arrêté à la gendarmerie du boulevard Saint-Martin, le 29 novembre, puis a été contacté par téléphone, le 5 décembre.
Loin d’être surprise, la porte-parole du Service de police de Laval (SPL) Stéphanie Béshara parle plutôt d’une «problématique». «C’est pareil dans toutes les écoles, ajoute-t-elle. Les gens ont tendance à oublier à mesure que l’année avance.»
«Même moi, quand je vais chercher mon gars à l’école, il n’y a pas de place pour stationner ou circuler.»
–Stéphanie Béshara, porte-parole du SPL
Changement
C’est la troisième année que sa fille fréquente l’établissement scolaire, mais Martin Béland a remarqué le problème seulement dans les derniers mois. «Ça allait bien auparavant. Je ne sais pas pourquoi ç’a changé.»
Martin Béland (Photo 2M.Media)
L’emplacement de l’école pourrait contribuer au risque pour les enfants. Elle est en effet entourée de deux boulevards et d’une rue, eux-mêmes coupés par d’autres artères de circulation.
«Les enfants arrivent de tous les côtés, parfois sans supervision, indique la brigadière Elena Harota, placée au coin du boulevard Jolicoeur et la rue Foucher. Ici, je peux contrôler la circulation, mais un peu plus loin, sur Miville-Déchêne, ils peuvent traverser en diagonale à tout moment. Je ne peux pas tout superviser.»
Conscientisation
Dans un échange de courriels, Annie Goyette, des communications de la Commission scolaire de Laval (CSDL), a mentionné l’importance qu’accorde l’organisme à la sécurité des enfants, rappelant qu’il réalise «annuellement en septembre une campagne de sensibilisation avec le Service de police» et des «rappels ponctuels effectués à différents moments de l’année».
Elle concède cependant que «malgré les initiatives en place, certains comportements demeurent plus difficiles à changer.»
Le directeur de l’école Julien Guay dit être au courant de la situation. «La CSDL a envoyé un inspecteur au printemps pour évaluer le débarcadère et le stationnement de l’école, explique-t-il. Ils ont trouvé que tout était conforme. Ce qui se passe dans la rue est hors de leur territoire.»
Par ailleurs, il intervient quand il peut auprès des parents en infraction. Une mère prise sur le fait s’est justifiée en affirmant que «ça ne prendrait que deux minutes.»
«C’est toujours l’excuse, précise Martin Béland. Les gens pensent rester quelques secondes, mais ils occupent la place assez longtemps pour bloquer la rue.»
Action
Avec le congé hivernal, le SPL projette de déployer des efforts au retour des fêtes. «Un agent communautaire va être en charge de la plainte à ce moment-là», commente Stéphanie Béshara.
Pour Martin Béland, la simple éducation n’est pas suffisante. «La sensibilisation ne fonctionne pas, il faut pénaliser», soutient-t-il.
Notons que les élèves qui sont amenés à l’école en voiture font partie de la catégorie marcheurs, puisqu’ils se situent à moins de 1,6 kilomètre de l’établissement, ou à plus de 300 mètres de l’arrêt d’autobus. Une solution simple, selon la plaignant, serait qu’une partie de ces familles accompagnent l’enfant à pied, créant ainsi moins de trafic.