Les parents qui ont pris la parole lors de la période de questions s’inquiètent notamment de la qualité de l’enseignement. Comme la création d’une classe de 3-4 serait due à un manque d’espace, ils ont proposé de réaménager la bibliothèque et la salle d’ordinateurs, afin de libérer un local.
Louise Lortie, présidente de la CSDL, a refusé cette suggestion. Elle a indiqué que la seule alternative est de fermer la classe multiniveau, ce qui entraînerait le transfert de certain élèves. «Les statistiques montrent que les enfants réussissent aussi bien dans une classe multiniveau», a-t-elle ajouté.
Enseignants
En plus de l’école Jean-Lemonde, l’école Sainte-Dorohtée pourrait compter un groupe mixte composé d’élèves de 5e et de 6e. Deux classes multiniveaux sont également prévues à l’école Paul VI, l’une 3-4 et l’autre 5-6.
Dans ce contexte, 58 enseignants du secteur Sainte-Dorothée ont signé une pétition décriant la formation de classes multiniveaux. «Présentement, tous les groupes sont formés au nombre maximum d’élèves permis, note Nathalie Millette, enseignante à l’école Paul VI. S’il y a des inscriptions au cours de l’été, les groupes seront en dépassement.»
Les enseignants craignent de voir les élèves les plus autonomes être sélectionnées pour les classes multiniveaux. Ils estiment que cela aura un impact sur les classes régulières. «La situation n’est pas souhaitable puisqu’elle engendre inévitablement une diminution de qualité des groupes privés de leurs meilleurs élèves alors que tous les élèves HDAA intégrés et que tous les élèves à risque seront concentrés dans ces classes», peut-on lire dans la pétition.
Jean-Pierre Archambault, directeur du Service des communications de la CSDL, répond que c’est l’équipe-école qui déterminera les critères de formation des groupes.
Tranferts
Louise Lortie a souligné que le nombre de groupes multiniveaux est moindre à la CSDL que dans les autres commissions scolaires de la région. En entrevue, Jean-Pierre Archambault explique que la création de classe à plus d’un niveau permet d’éviter de transférer des enfants vers une autre école.
«Est-ce que les parents pourraient avoir le choix?», demande Claudine Lefebvre, première vice-présidente du SERL. Elle constate que les responsables présentent les classes multiniveaux aux parents, sous l’angle de la réussite. «Le fait que les élèves sont sélectionnés plaît aux parents, mais ils doivent savoir que l’enseignant ne peut les faire cheminer à leur plein potentiel. La tâche est trop lourde», affirme-t-elle.
Mme Lefebvre déplore aussi que les parents des enfants qui formeront les groupes réguliers «sont tenus dans l’ignorance». «Ils ne savent pas ce que ça engendre», dit-elle en ajoutant que ces groupes deviennent des classes d’adaptation scolaire avec un gros ratio d’élèves.
La pétition des enseignants s’adresse au directeur général de la CSDL, Claude Sabourin. Les enseignants entendent la remettre à la présidente Louise Lortie.
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