Un orthopédagogue est spécialisé dans les difficultés d’apprentissage de cause neurologique. Ces troubles peuvent s’apparenter à des difficultés de s’exprimer, d’écrire, de lire (dysphasie, dyspraxie, dyslexie) ou des troubles de la fonction exécutive (difficulté à s’organiser) et de l’audition centrale (problème dans le traitement de l’information).
«Ce n’est pas une question de travail ou de manque d’effort», insiste l’orthopédagogue, Marielle Potvin, qui oeuvre dans le privé à Laval. Selon les chiffres officiels, 10 % des élèves sont atteints de troubles d’apprentissage.
Enfant dyslexique
«Le problème, c’est pour les enfants dyslexiques. Ils ne sont pas cotés au niveau gouvernemental, si bien que l’établissement scolaire n’est pas tenu de leur donner des services», dit Mme Potvin, membre de l’Association des orthopédagogues du Québec (ADOQ).
Selon elle, les enfants ayant des dyslexies légères à modérées «s’intègrent très bien avec l’aide technologique». «Il existe aujourd’hui des outils efficaces et puissants encore peu connus, sauf dans les écoles spécialisées», explique l’orthopédagogue.
Formation des enseignants
Marielle Potvin a été durant vingt ans enseignante. «Si j’avais quelque chose à dire à la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, ce serait de modifier la formation des enseignants afin qu’ils aient l’oeil plus ouvert sur les difficultés d’apprentissage», dit-elle.
Une multitude d’indices peuvent permettre de détecter une dyslexie ou des troubles de la fonction exécutive chez un enfant. «Ils ont de la difficulté à faire des rimes, ils font de mauvaises césures de mots. Lorsqu’un élève saute trois pages ou prend sa feuille à l’envers, il devrait être référer à un orthopédagogue», affirme Mme Potvin.
«Ce serait bien que les enseignants aient un peu de connaissance pour qu’ils entendent les sonnettes d’alarme. Un élève en difficulté devrait être référé à un orthopédagogue le plus tôt possible, sans poser de diagnostic. En 4e, 5e ou 6e année, il est déjà très tard», conclut-elle.