(Dernière mise à jour: 18h25)
Parti Laval, Action Laval et Ma ville maintenant joignent leur voix pour faire pression sur l’administration Boyer afin que celle-ci transforme en parc urbain le terrain vague voisinant la station de métro Montmorency.
Cette toute première sortie publique conjointe de ces trois formations politiques vient en appui à l’avis de proposition que déposait le 7 juin dernier le chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle, lequel avis sera débattu au conseil municipal du mardi 11 juillet.
Rappelons que cet enjeu retient l’attention aux assemblées du conseil depuis des mois alors que la décision d’établir à cet endroit une infrastructure culturelle qui abritera notamment une grande bibliothèque est loin de faire l’unanimité.
Parmi les pires îlots de chaleur
Dans l’ombre des tours d’habitation Urbania, qui bordent cet espace vacant de 10 000 mètres carrés au coeur même du centre-ville, des élus de l’opposition et un ancien conseiller municipal du secteur ont pris la parole le 6 juillet
«Le maire Boyer doit cesser de répéter les erreurs du passé, a indiqué M. Larochelle. Il y a déjà assez de béton au centre-ville et si peu d’espaces verts. Il faut penser aux prochaines générations».
Le leader de Parti Laval souligne que ce terrain municipal se trouve au cœur d’un «des pires îlots de chaleur de la Communauté métropolitaine de Montréal», là où vivent des milliers de Lavallois et transitent des dizaines de milliers de personnes quotidiennement. «Cet espace unique nous offre la possibilité de créer un milieu de vie inspirant pour les gens qui habitent ou fréquentent le secteur», insiste-t-il.
Absence de consultation
Pour le porte-parole d’Action Laval, David De Cotis, «il est inacceptable de penser que les personnes qui habitent ce secteur n’ont pas été consultés». Il ajoute que «la presque totalité des gens rencontrés n’avaient même pas entendu parler de ce projet de grande bibliothèque», lui qui réclame la tenue d’une consultation publique. «L’administration Boyer sacrifie ce dernier terrain vacant du centre-ville pour implanter un monument de béton que personne n’a demandé. Cela ne fait aucun sens», mentionne-t-il.
Îlot de fraicheur
Ex-conseiller municipal de ce secteur du centre-ville et chef du parti Ma ville maintenant, qui fut blanchi aux dernières élection, Pierre Anthian a fait valoir que «tous les centres-villes qui se respectent ont un parc urbain». Il déplore par ailleurs que «les gens de Laval-des-Rapides ont très peu d’endroits pour se réfugier en zones ombragées alors que les canicules se multiplient», d’où l’intérêt de faire fleurir un îlot de verdure et de fraîcheur dans ce quadrilatère hautement minéralisé.
Plan d’action
Parallèlement à ce front commun des partis d’opposition, une tente a été installée le 3 juillet en bordure du terrain vague pour informer les citoyens et solliciter leur appui via une pétition qui sera déposée à la prochaine assemblée municipale, le 11 juillet. En l’espace d’à peine 3 jours, près de 500 signatures avaient été recueillies, précise-t-on.
Par ailleurs, Parti Laval entend faire des représentations auprès du gouvernement du Québec, qui financerait à hauteur de 44 M$ cette infrastructure dont le coût est estimé à quelque 150 M$.
Étudiant à la maîtrise en urbanisme à l’Université de Montréal, Claude Larochelle persiste et signe. «Ce serait une bêtise monumentale que d’aller sacrifier ce magnifique terrain» dont il qualifie la valeur d’inestimable.
Le maire réagit
Le cabinet du maire a transmis cette déclaration de Stéphane Boyer, qui réagit à la sortie publique des trois formations politiques.
«Les partis d’opposition présentent malheureusement un faux dilemme à la population : ils mettent en opposition deux projets qui nous tiennent à cœur et qui sont bien avancés. En effet, notre administration présentera à la fois une Grande bibliothèque et un Centre de création artistique, mais aussi la création de grands parcs au centre-ville qui sont bien plus ambitieux que le terrain instrumentalisé par les groupes d’opposition.»
À plus ou moins court terme, M. Boyer réfère aux grands espaces commerciaux dont certains propriétaires plancheraient sur des projets de redéveloppement.
Il poursuit: «Concrètement, il ne faut pas chercher bien loin pour retrouver ces informations; elles ont fait l’objet de consultations citoyennes et sont présentes aux planifications de la Ville. Avec ces deux projets, nous pourrons donc répondre aux besoins criants du milieu culturel, corriger des lacunes observées dans notre réseau de bibliothèques et offrir de magnifiques espaces verts au cœur de notre centre-ville.»
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