Le manque de soins exigés par leur état de santé a été l’un des motifs de cette intervention, effectuée en collaboration avec la Société protectrice des animaux de l’Estrie et la Humane Society International – Canada, en vertu de la Loi sur la protection sanitaire des animaux et du Règlement sur la sécurité et le bien-être des chats et des chiens.
Selon Cédric Paré, coordonnateur aux opérations de saisie pour le Ministère, la propriétaire avait été avisée au cours des derniers mois que l’endroit n’était pas conforme, mais comme la situation ne s’améliorait pas, voire se dégradait, et que des plaintes avaient été logées, le MAPAQ a décidé d’intervenir.
«Les chats nécessitaient des soins de santé, ils avaient des maladies infectieuses transmissibles. Un vétérinaire était présent lors de la saisie et les chats ont eu une première évaluation avant d’être transportés dans un refuge de secours» rapporte M. Paré.
Des examens approfondis ont été effectués dans les 48 heures suivant la saisie et les chats reçoivent les traitements appropriés. Et contrairement à la croyance populaire, aucune euthanasie n’a eu lieu, assure M. Paré. «On ne fait pas des saisies pour euthanasier les chats», soutient-il.
Procédures judiciaires
Pour l’instant, les chats demeurent la propriété de Janine Larose. Toutefois, le MAPAQ est à rédiger un rapport d’infraction, photos à l’appui, qui sera transmis à un procureur de la couronne. Ce dernier décidera si la propriétaire fera face à des sanctions.
Il y aura aussi dépôt d’une requête et un juge devra trancher si les félins seront remis à Mme Larose ou cédés au gouvernement, qui en deviendrait le gardien. «Dans ce cas-ci, les chats seraient mis en processus d’adoption à travers le réseau», explique M. Paré, ajoutant que les délais de la machine juridique sont habituellement de trois mois.
Acharnement
Janine Larose, propriétaire d’Opération Félix, n’a pas l’intention de baisser les bras. Un rendez-vous avec une inspectrice est prévu mardi et elle a bien l’intention de s’informer si des recours juridiques sont possibles.
«Je n’ai plus rien à perdre. Je n’ai plus de maison, il ne me reste que la vie et mon petit chien. Je peux en prendre encore…», dit-elle, visiblement bouleversée. Sur la saisie, elle dénonce la façon dont les chats ont été transportés. «Un camion cube loué chez Pélican, c’est pas chauffé me semble…», laisse-t-elle tomber.
Elle indique n’avoir jamais reçu de recommandations du MAPAQ. «J’ai eu des avis de non-conformités, comme du poil sur les griffoirs ou des chats qui avaient des mottons. Mais un chat qui a été sorti de la rue, qui a à manger et à boire et qui est au chaud, ça doit pas trop le déranger, les mottons…
«On me reprochait aussi que mon refuge était trop petit et qu’il me faudrait deux pièces de plus, mais ce n’était pas possible à cause du zonage industriel et le prix pour le loyer», explique Mme Larose, qui confirme que deux vétérinaires travaillaient pour elle.
La dame persiste et signe: elle est victime d’acharnement et elle n’est pas la seule à vivre cette situation, dit-elle. «Il y a beaucoup de mépris, d’incompréhension et d’ignorance vis-à-vis le travail des refuges. Le problème est généralisé. On devrait plutôt visiter les usines à chiots, mais il n’y a rien qui se passe! Je ne suis pas fière du MAPAQ et pas fière d’être Québécoise non plus» mentionne celle qui s’implique dans la cause des chats errants depuis 30 ans.
Elle se désole également que quatre chats de son refuge, en voie d’adoption, ne pourront intégrer le foyer qui les attendait. «Je vais prendre un répit, mais va falloir trouver des solutions pour le local, parce que j’ai un bail à payer», conclut-elle.