L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) et la Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition Poids) réitèrent l’urgence d’investir massivement en prévention et rappellent la responsabilité du gouvernement provincial d’offrir des milieux de vie qui facilitent les choix sains.
«Avec plus de 4 millions d’adultes québécois présentant un surpoids, dont 1,7 million considérés obèses, la prévention de l’obésité et la promotion des saines habitudes de vie sont des priorités incontournables», soulève Corinne Voyer, directrice de la Coalition Poids.
Selon cet organisme, actuellement, les milieux de vie ne facilitent pas des choix sains.
Par exemple: les boissons sucrées sont omniprésentes, l’industrie alimentaire maquille plusieurs de ses produits en faux produits santé, le design urbain n’est pas favorable aux piétons, les occasions d’être actif à l’école et de bien manger ne sont pas toujours au rendez-vous.
«Il est du devoir du gouvernement de s’assurer que tous vivent dans des conditions qui permettent de manger sainement et d’avoir un mode de vie physiquement actif au quotidien», ajoute Corinne Voyer.
Accès aux services
De son côté, l’ASPQ propose l’accompagnement régulier d’une équipe interdisciplinaire qualifiée pour soutenir l’adoption de saines habitudes de vie.
«Les stratégies de l’industrie de la minceur pour nous faire croire à une solution miracle peuvent être très convaincantes, mais il faut se méfier des apparences trompeuses, affirme Laurence Sauvé-Lévesque, porte-parole de l’Association pour la santé publique du Québec. Il n’existe pas de diète ni de produit miracle pour perdre du poids de façon durable.»
À cet effet, l’ASPQ a créé un site web pour aider la population à faire un choix éclairé avant d’entreprendre une démarche de perte de poids.
«La reconnaissance du statut de maladie n’est pas une étape indispensable pour que le gouvernement soutienne des programmes d’intervention ni pour la couverture d’assurance des traitements de l’obésité» ,mentionne Corinne Voyer.
La Coalition Poids est prête à accompagner le gouvernement dans la mise en place d’actions visant à soutenir de saines habitudes de vie.
Des investissements devraient être faits à l’école et dans les municipalités, pour créer un système alimentaire promoteur de santé et des mesures de réduction de la surconsommation de boissons sucrées et d’aliments ultra-transformés.
«Par exemple, le tabagisme est un facteur de risque et non une maladie. Pourtant, on défraie les programmes de cessation tabagique et on couvre également les médicaments aidant le délaissement du tabac», conclut Mme Voyer. (D.V.)