Entourée d’une centaine d’amis, d,entraîneurs, d’athlètes, du personnel du monde médical et desmembres de sa famille, Martine a fait le point sur sa carrière échelonnée sur près de 20 ans.
«Je n’avais pas le choix de prendre ma retraite. Après mes deux opérations, je n’ai pas retrouvé la pleine amplitude de mon bras gauche. J’aurais aimé être capable de compétitionner une dernière année aux Jeux panaméricains, cet été, à Toronto, et aux Championnats du monde», affirme l’athlète de 35 ans.
Son corps lui a donc dicté le retrait de la compétition. Elle savait que ses capacités étaient limitées. «Ça fait un bon bout de temps que je songe à me retirer. J’ai espéré jusqu’à la dernière minute, mais physiquement, c’était impossible de penser aux Jeux de Rio. Je dois me rendre à l’évidence», lance-t-elle.
«On m’aurait donné un nouveau bras et j’aurais lutté aux Jeux. Je le ferais dès demain matin et je recommencerais sans aucun regret tout ce que j’ai fait comme athlète», ajoute celle qui s’est entraînée sous la gouverne de Victor Zilberman depuis ses débuts, en 1996.
Brillante carrière
Détentrice de trois couronnes mondiales, l’athlète originaire de Saint-François a participé à deux Jeux olympiques, en 2008, à Pékin, et en 2012, à Londres.
Son dernier combat aura été celui pour l’obtention de la médaille de bronze aux Jeux de 2012, où elle a baissé pavillon devant la Mongole Battsetseg Sotonzonbold. Elle était d’ailleurs blessée à l’épaule gauche en Angleterre.
«Je me demande comment j’ai pu faire pour lutter avec un seul bras. Je n’ai jamais abandonné et j’ai donné tout ce que j’avais pour monter sur le podium. C’est certain que c’est une déception, mais ma plus grande est ma blessure», raconte-t-elle.
Martine a vanté les gens qui l’ont entourée au fil des ans, surtout son fidèle entraîneur et ses physiothérapeutes, médecins, massothérapeutes et psychologues sportifs qui l’ont suivie tout au long de sa carrière. «Sans eux, il aurait été impossible pour moi d’atteindre les plus hauts sommets. Je dois beaucoup à Victor qui m’a tout donné», indique-t-elle.
«J’ai été choyée de pouvoir compter sur un commanditaire comme Saputo, de 2005 à 2013, qui m’a soutenue tout au long de ma carrière internationale ou la famille Reintniz, qui a fait avancer la lutte au Québec, entre autres, en nous dotant d’un lieu d’entraînement», ajoute-t-elle.
Plus beaux souvenirs
Si ses trois titres mondiaux consécutifs et ses participations aux Olympiques demeurent les plus beaux moments de sa carrière, sa victoire décrochée en 2008 est la plus belle victoire de sa carrière.
«J’avais battu la médaillée d’argent des Jeux de Pékin en finale pour gagner mon premier titre», se souvient celle qui avait remporté trois médailles d’argent aux Championnats du monde de 2005 à 2007.
De la gymnastique à la lutte
Bien qu’elle a pratiqué la lutte depuis près deux décennies, c’est en gymnastique que la carrière de Martine a pris son véritable envol avec le Club Les Icares de Laval. Elle rêvait d’obtenir une bourse d’études et aller aux États-Unis, mais son rêve s’est transformé en cauchemar quand elle s’est fracturé un genou en cinquième secondaire.
«Mon entraîneur François Daviau, dont le fils pratiquait la lutte, m’a suggéré d’aller au Collège Vanier pour apprendre mon anglais. Il m’avait dit de suivre le cours de lutte avec Victor Zilberman, car c’était certain que j’allais apprendre quelque chose. Il avait raison puisque Victor m’a tout appris», insiste-t-elle.
Martine a donc eu la chance d’avoir une deuxième carrière. «Ça m’a permis de voyager à travers le monde, de représenter mon pays, de remporter des médailles, mais aussi de me faire des amis.»
Panthéon Georges-Vanier
Enfin, l’olympienne Martine Dugrenier fait partie des légendes de l’école secondaire Georges-Vanier. Elle a été intronisée au Panthéon de l’établissement scolaire, le 30 avril 2009, devant de nombreux élèves du programme sport-études à la salle Félix-Leclerc. Elle était accompagnée de sa mère Claire Houle, son frère Pascal Dugrenier, son ancien mentor François Daviau, sœur Henriette Lépine, pour ne nommer que ceux-là. Bien entendu, Martine a fréquenté l’établissement lavallois en sport-études.
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