Les salles de banquet souffrent cruellement de la COVID-19 et le Château Royal ne fait pas exception à la règle.
«Du jour au lendemain, la bâtisse est devenue vide», explique le directeur Terry Christopoulos dont l’entreprise est pratiquement privée de tout revenu depuis le décret d’état d’urgence sanitaire, il y a six mois.
«En mars, on pensait que la situation durerait quelques semaines, un mois, peut-être deux mois. Jamais, jamais on n’aurait cru qu’en octobre on serait toujours dans cette situation-là.»
Si en temps normal les effectifs tournent autour de 120 employés dans ces salles de réception du boulevard Du Souvenir, on les compte aujourd’hui sur les doigts d’une seule main.
Un mariage pas comme les autres
Fermé pendant les quatre premiers mois de la pandémie, le Château a rouvert ses portes le 25 juillet pour y célébrer un mariage.
«Nous avons accueilli un groupe de 50 personnes», rappelle-t-il, la limite alors permise par la Direction de santé publique.
Évidemment, l’atmosphère tranchait avec celle qui prévaut d’ordinaire lors d’événements aussi festifs.
«Les gens, qui se promenaient avec leur masque, n’avaient pas le droit de danser. C’était uniquement un souper», mentionne M. Christopoulos pour illustre comment «les choses ont changé dramatiquement».
Pas de demande
L’annonce du gouvernement Legault qui, le 3 août, faisait passer de 50 à 250 le nombre de personnes autorisées dans les lieux publics intérieurs n’a eu aucun impact sur le niveau d’activité au Château Royal.
«Personne ne nous appelle pour organiser un congrès de 250 personnes. Les gens ont peur», affirme le dirigeant.
Habitué de recevoir des événements corporatifs de plusieurs centaines de personnes, il est aujourd’hui contraint à des réservations pour des groupes nettement moindres.
«Le téléphone sonne, mais pour des événements de 30, 40, 60 personnes. On ne peut pas survivre avec ce genre d’événement», laisse tomber celui qui est à la tête d’un immeuble abritant 7 salles de réunion pouvant accueillir jusqu’à 1400 personnes.
Qu’à cela ne tienne, son entreprise est là pour rester, assure M. Christopoulos lorsqu’on lui demande si le Château Royal est à risque de fermer ses portes.
«Jusqu’à ce qu’on ait accès à un vaccin ou un médicament, ça risque d’être très long et très, très difficile», termine l’homme d’affaires qui n’a d’autre choix que de prendre son mal en patience.