Acteur incontournable des 15 dernières années en matière de protection et de mise en valeur des milieux naturels, Sauvons nos trois grandes îles (STGI) n’a pas été invité à la Table de concertation pour la mise en place de la Trame verte et bleue lavalloise.
Créée par le maire Stéphane Boyer en novembre dernier, cette table régionale favorise la mise en commun des expertises de groupes environnementaux, de loisirs et de plein air, des institutions régionales et de différents Ministères.
Aucun regret
La raison invoquée: l’OBNL n’est pas reconnu par la Ville comme un «organisme du milieu». Il n’apparaît d’ailleurs pas dans le répertoire des groupes environnementaux de Laval.
Porte-étendard de Sauvons nos trois grandes îles, Huguette Larochelle assure que la décision «longuement murie» de dissoudre l’organisme n’a rien à voir avec cette exclusion pour le moins étonnante.
«On a toujours été dérangeants», reconnaît-elle. Même que cette indépendance financière envers la Ville les a bien servis toutes ces années alors que l’organisme de pression a toujours eu les coudées franches, souligne-t-elle.
Celle qui milite depuis 30 ans pour la cause environnementale s’apprête aujourd’hui à rentrer dans ses terres, l’âme en paix.
«J’ai 77 ans et je veux faire autre chose dans la vie, confie-t-elle. J’ai passé beaucoup de temps pour les îles et je ne regrette absolument rien. Si c’était à refaire, je ferais exactement la même chose».
Guerre d’usure
Les neuf administrateurs de Sauvons nos trois grandes îles dépeignent leur parcours comme une «guerre d’usure».
Extrait d’un texte mis en ligne ces dernières heures sur le site web de l’organisme, ce passage résume assez bien la pugnacité qui les animait: «Pendant quinze ans nous n’avons pas cessé de solliciter, de lutter, de revendiquer, de faire pression, d’aller chercher des appuis, de présenter des mémoires, de dénoncer les promesses non tenues et les paroles trahies, d’alerter les médias. Notre histoire est celle d’une guerre d’usure.»
N’eût été leur action, jamais les îles aux Vaches et Saint-Pierre n’auraient été acquises aux fins de conservation, l’île Saint-Joseph serait habitée d’une rive à l’autre et l’urbanisation aurait avalé de grands pans de milieux naturels riverains, et ce, aux quatre coins de l’île Jésus.
Ses réalisations, STGI les partage avec «les milliers de personnes» qui l’ont appuyé au fil des ans, rappelant «qu’en matière de protection de l’environnement, la vigilance et la persévérance des groupes environnementaux et des citoyens sont essentielles».
Site web
L’organisme informe que si le contenu du site web de Sauvons nos trois grandes îles de la rivière des Mille-Îles cessera d’évoluer à compter du vendredi 2 juin, il demeurera toutefois accessible jusqu’au 20 décembre 2024, après quoi il sera supprimé.
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