Les résultats d’un sondage récent révèlent que 4 Québécois sur 5 (80%) estiment que le gouvernement du Québec et le système de santé publique devraient en faire davantage pour aider les personnes vivant avec l’obésité, et que seulement 1 sur 10 (11%) approuve les politiques actuelles du gouvernement québécois en lien avec cet enjeu.
Le sondage, mené par Léger, fait partie d’une campagne médiatique plus large initiée et financée par Novo Nordisk, afin de sensibiliser la population au sujet de l’obésité.
Union
Un groupe incluant des organisations pour les patients, des professionnels de la santé, ainsi que des personnes vivant avec l’obésité, s’est constitué pour se faire entendre de manière plus efficace.
Son objectif est de sensibiliser à l’obésité comme une maladie chronique grave, en brisant les préjugés auxquels les personnes vivant avec l’obésité sont souvent confrontées au Québec.
Le groupe plaide pour que les personnes vivant avec l’obésité n’aient pas à faire face à des obstacles pour accéder à un soutien immédiat, y compris le paiement de leurs médicaments de leur poche au Québec.
«Nous ne trouverions pas acceptable que les personnes souffrant d’autres maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension ou la polyarthrite rhumatoïde n’obtiennent pas de traitement complet ou d’aide, a déclaré la docteure Marie-Philippe Morin, cheffe du département de médecine interne générale de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ), par voie de communiqué. Alors, pourquoi serait-il acceptable de négliger d’aider les personnes dont la santé est compromise par leur obésité?»
Exclusion
Depuis la création du régime d’assurance médicaments du Québec en 1997, les médicaments contre l’obésité figurent sur la liste des exclusions.
Ce statut a empêché l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) du Québec d’évaluer ces médicaments pour leurs avantages thérapeutiques et économiques.
Le Québec reste la seule province canadienne qui n’évalue pas les médicaments contre l’obésité pour une éventuelle inclusion dans son régime public de médicaments.
Selon Statistique Canada, près de 3 Québécois sur 10 (29%) vivent avec l’obésité et ont besoin d’une stratégie bien définie pour que tout le soutien et les traitements possibles soient accessibles aux personnes qui pourraient en bénéficier.
Obésité
L’obésité est une maladie chronique grave et évolutive qui a d’importantes répercussions sur les individus, leurs familles et notre système de santé.
L’obésité est bien plus qu’un simple excès de poids. Il s’agit d’une maladie chronique associée à plus de 200 complications affectant la santé d’un individu, dont le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, ainsi que certains types de cancers, en plus de réduire l’espérance de vie.
Bien qu’il soit scientifiquement prouvé que l’obésité est une maladie chronique grave, elle est encore considérée par beaucoup comme un problème de mode de vie.
Le sondage a révélé que 4 Québécois sur 10 (40%) considèrent l’obésité comme une maladie chronique, en comparaison à 69% pour le diabète, 65% pour la fibrose kystique et 59% pour la polyarthrite rhumatoïde.
Ceux qui considèrent l’obésité comme une maladie chronique sont plus portés à reconnaître que la génétique (73%), le stress et la santé mentale (61%), les hormones (51%) et les facteurs socio-économiques (51%) en sont les principales causes.
Le sondage Léger rapporte que près de la moitié des Québécois (48%) estiment que le gouvernement devrait évaluer les médicaments contre l’obésité et décider de les couvrir ou non, et que 29% considèrent que l’obésité est une maladie grave et que le régime public d’assurance médicaments devrait permettre l’accès à ces médicaments pour contribuer à une bonne gestion du poids.
«L’obésité ne se résume pas seulement à l’IMC, explique le docteur Yves Robitaille, spécialiste en médecine interne au Centre de Médecine Métabolique de Lanaudière et au CISSS de Lanaudière, dans la même communication aux médias. Elle est influencée par de nombreux facteurs sur lesquels nous n’avons pas le contrôle, comme la génétique, les hormones et le stress. Nous avons besoin d’une approche de soins de santé qui reflète cette complexité. Les Québécois vivant avec l’obésité, et qui remplissent tous les critères requis, méritent d’avoir accès aux médicaments ayant scientifiquement prouvé leur efficacité pour gérer la condition et aider à réduire ses conséquences socio-économiques plus larges.»
Demande commune
Un groupe grandissant de défenseurs, d’organisations, de professionnels de la santé et de personnes vivant avec l’obésité s’unissent pour souligner le besoin urgent de mieux soutenir et reconnaître l’obésité en tant que maladie chronique grave, reflétant le sentiment généralisé des Québécois.es pour des politiques de soins de santé plus complètes.
«L’obésité doit être abordée à travers une approche multidisciplinaire qui intègre les aspects médicaux, nutritionnels, psychologiques et pharmacologiques, de dire la docteure Julie St-Pierre, pédiatre et lipidologue au CIUSSS Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, via communiqué. En combinant ces domaines d’expertise, nous pourrons fournir des solutions efficaces et durables adaptées aux besoins de chaque patient. L’obésité est reconnue comme une maladie chronique par toutes les grandes associations médicales à travers le monde. Il est temps que notre gouvernement le reconnaisse également, pour permettre aux personnes vivant avec l’obésité et répondant à des critères spécifiques d’avoir accès aux traitements appropriés.»
«Je vis avec l’obésité depuis l’enfance, malgré un mode de vie très actif, qui comprend la natation et le CrossFit, témoigne Émilie Gagnon, Québécoise vivant avec l’obésité, par voie de communiqué. Je connais la perception que certaines personnes peuvent avoir des personnes souffrant d’obésité, sans savoir tout ce que la personne a traversé ou a essayé pour changer son image corporelle. Nous devons faire évoluer les mentalités et les politiques en matière d’obésité.»
Méthodologie
Ce sondage Omniweb, réalisé par Léger pour le compte de Novo Nordisk, auprès de la population québécoise, a impliqué un échantillon représentatif de 1067 personnes âgées de 18 ans et plus, capables de s’exprimer en français ou en anglais.
Les données ont été collectées entre le 23 et le 25 août.
Comme cet échantillon provient d’un panel Internet, il est de nature non probabiliste, donc la marge d’erreur ne peut pas être calculée pour cette enquête. À titre de comparaison, la marge d’erreur maximale pour un échantillon de 1067 répondants est de plus ou moins 3%, 19 fois sur 20. (C.P./IJL)