Me Claude Provencher fera des recommandations au conseil des commissaires de la Commission scolaire de Laval (CSDL) concernant les plaintes des parents et étudiants, dans son rôle récemment acquis de protecteur de l’élève.
Il a d’abord entendu parler de ce travail par hasard, il y a de cela plusieurs années. «Ça m’apparaissait important de rendre ce service, explique-t-il. Je vais y mettre tous mes efforts. J’espère être à la hauteur.»
L’homme de 54 ans porte un attachement particulier aux écoles de Laval, ayant évolué dans ce réseau. Fréquentant d’abord l’école primaire Marc-Aurèle-Fortin, dans Fabreville, il s’est ensuite dirigé vers les écoles Poly-Jeunesse et Curé-Antoine-Labelle.
Ses enfants ont également évolué dans la région, à l’école Sainte-Marguerite, dans Laval-des-Rapides, où Me Provencher a instauré bénévolement une activité de contes. Déguisé en ménestrel appelé Feuilleton, il donnait rendez-vous aux enfants et parents au gymnase de l’école après le souper où, en pyjamas, ils pouvaient écouter une histoire.
Avocat de formation, le Lavallois est détenteur d’une maîtrise en administration des affaires (MBA) du HEC. Il a lutté, en 2014, contre les forages pétroliers à Cacouna, pour préserver la vie marine. «Je participais dans des gros dossiers, des actions collectives, ajoute-t-il. Je voulais être un chien de garde pour empêcher les actions gouvernementales qui semblaient inadmissibles.»
Plaintes
Le protecteur de l’élève reçoit des plaintes par des utilisateurs des services du CSDL. Il étudie les dossiers et donne ses recommandations au conseil des commissaires, qui prend la décision finale.
Trois autres niveaux d’intervention sont possibles avant d’arriver à celui-ci. Les gens qui se sentent lésés peuvent d’abord régler la situation avec l’intervenant directement, par exemple le professeur. Ensuite, une rencontre avec la direction peut être demandée.
Finalement, le bureau du Responsable du traitement des plaintes de la CSDL reçoit les requêtes plus sérieuses. «Je peux me saisir d’une situation à tout moment si j’estime que la personne subit un préjudice, que le temps presse», précise Me Provencher.
Il insiste pour dire que bien que son salaire est versé par la CSDL, il est complètement indépendant. «Le rôle est obligatoire et prévu par la Loi sur l’instruction publique», indique-t-il.
«Je suis curieux de nature. Je suis en mode éponge pour tout apprendre de cette nouvelle fonction.»
–Me Claude Provencher
Bilan
Les plaintes jugées recevables par le protecteur de l’élève sont mentionnées dans le rapport annuel de la CSDL. En 2017-2018, seules quatre cas ont été traités. L’un d’entre eux concernait le choix d’école d’un élève, qui était refusée par manque de place disponible.
Le dernier cas avait pour sujet les résultats obtenus par un étudiant et le rapport entretenu avec l’enseignant. «Le conseil des commissaires a pris acte des recommandations et s’est assuré des suivis requis», peut-on lire.
Bien qu’un petit nombre de demandes requière des recommandations officielles, beaucoup d’entre elles nécessitent de l’aide. «Dans les deux premières semaines, j’ai reçu une douzaine d’appels et une quinzaine de courriels, indique le Lavallois. La CSDL est comme un gouvernement à petite échelle. Les individus peuvent se sentir perdus face à cette grosse machine.»
Ligne de pensée
Me Provencher a eu l’opportunité de rencontrer le précédent protecteur de l’élève, Jean Poitras, qui a insisté sur un point. «À tout moment, ce qui doit nous guider, c’est l’intérêt de l’élève», a-t-il résumé.
Il souhaite porter une attention particulière à l’intimidation et la violence. «Je vais y porter un regard sérieux», conclut-il.