Le Programme d’interventions intégrées lavallois pour les enfants (PIILE) est une initiative du Centre jeunesse de Laval et du Centre de la santé et des services sociaux (CSSS) de Laval pour répondre, entre autres, à des orientations précises du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) en la matière.
Ce serait, selon les deux organisations, une nouvelle approche dans les pratiques en négligence infantile.
«La négligence n’est pas un geste, mais plutôt une omission», lance le directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) de Laval, Jacques Dubé.
À l’occasion du lancement, une centaine de partenaires du réseau communautaire et de la santé était invitée à participer à des activités de sensibilisation et de réflexions, afin d’évaluer les diverses complexités sociales, économiques et culturelles retrouvées dans un contexte de négligence et auxquelles font face les intervenants.
Approche collective
Réfléchi en 2011, PIILE vise deux objectifs: maintenir ou réintégrer les enfants dans leur milieu familial et faire en sorte que leur développement soit assuré par leurs principales figures parentales.
Le nouvel aspect de ce programme: l’approche collective, et donc interdisciplinaire, et la prise en compte de toutes les interventions de la communauté gravitant autour de l’enfant (professeurs, éducateurs, intervenants d’organismes communautaires, etc.).
«On travaille avec les enfants, mais également avec les familles, pour stopper un cycle de négligence, explique Céline Morissette, du CSSS de Laval. Elle est un contexte, plus qu’un comportement. Il n’y a pas un parent qui décide d’être négligent envers ses enfants, mais il y en a qui se retrouvent dans des situations où ils ont de la difficulté à répondre à leurs besoins.»
Besoins multiples
Les besoins des enfants sont pris en compte avant tout, mais aussi ceux des parents et de l’aide qu’ils peuvent eux-mêmes recevoir. La complexité de la situation se trouve également dans le fait que chaque membre de la cellule familiale possède des besoins différents. Les stratégies d’interventions doivent alors être adaptées en conséquence.
Par ailleurs, l’environnement dans lequel vit la famille (problèmes de logement et de santé, chômage, pauvreté, trajectoire migratoire, etc.) est un élément déterminant dans le cadre du nouveau programme. En effet, son fil conducteur tourne autour du constat que, contrairement à d’autres problématiques vécues par les enfants, «la négligence réfère davantage à un contexte de vie familiale et socioéconomique plutôt qu’à un réel problème relié au comportement « inadéquat » du parent.»
520 000 $
Depuis sa création, près de 30 familles ont pu en bénéficier, ce qui comprend une soixantaine d’enfants. Pour que PIILE soit maintenu activement, le gouvernement octroie une subvention de 520 000 $ à la région depuis 2 ans. Les organisations souhaitent que ce montant soit récurrent.
D’ici l’année prochaine, toutes les régions du Québec devraient avoir implanté un programme en ce sens, selon une demande du MSSS.
Rappelons que le plus récent bilan du directeur de la protection de la jeunesse de Laval fait état d’une augmentation des signalements à la DPJ de 7 %. Pour un total de 261 jeunes en 2013-2014, quelque 24,1 % des signalements retenus le sont en lien avec des problématiques de négligence et des risques sérieux de négligence.