C’est le renflouement d’un fonds de pension largement déficitaire qui retient l’attention de la nouvelle convention, signée jusqu’en 2014.
Incidemment, les chauffeurs, nouvellement affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), réinjecteront, cette année, la totalité de leur hausse salariale annuelle de 2 % dans la caisse de retraite.
Pour 2012, 2013 et 2014, la nouvelle convention prévoit également une augmentation de salaire de 2 %.
Accord gagnant-gagnant
Le directeur général de la STL, Pierre Giard, a tenu à saluer la sagesse dont la partie syndicale a fait preuve en investissant dans l’avenir de ses employés.
L’employeur et le syndicat, qui avaient rapidement identifié la viabilité du fonds de pension comme l’enjeu majeur de la dernière négociation, ont convenu de certains ajustements à la faveur d’une plus grande «flexibilité opérationnelle», fait valoir M. Giard.
«On a ciblé une série d’éléments de la convention collective permettant de dégager une flexibilité opérationnelle et des gains de productivité, pouvant générer des économies, lesquelles seront réinvesties pour l’essentiel dans le fonds de pension des chauffeurs», résumait en primeur le patron de la STL lors d’une entrevue accordée au Courrier Laval, le 14 janvier, mais dont le contenu était sous embargo jusqu’à ce que l’entente de principe soit entérinée en assemblée générale.
La STL s’engage pour 3 M$
Au total des quatre prochaines années, la contribution de la STL au renflouement du fonds se chiffrera à quelque 3 M$.
Cet effort se décline en trois grandes mesures, dont une seule sera récurrente de façon permanente.
À cet égard, l’employeur a consenti à verser 1 % de plus à la caisse de retraite de ses chauffeurs, haussant sa cotisation de 8 % à 9 % de la masse salariale annuelle.
Générée à même les économies à venir, cette injection additionnelle représente une somme avoisinant les 250 000 $ par année.
Étant donné l’état de la situation, les chauffeurs syndiqués ont pour leur part accepté de contribuer 2 % de plus au fonds, ce qui aura pour effet d’engloutir la hausse salariale accordée pour cette première année de convention.
Pour en amoindrir l’impact, la STL versera au cours des quatre prochaines années à ses chauffeurs un montant forfaitaire équivalant à 1 % de leur salaire annuel, compensant ainsi 50 % de l’effort du personnel à renflouer la caisse de retraite.
Toujours financée à même la marge de manœuvre dégagée par la réorganisation du travail, insiste Pierre Giard, cette mesure prendra fin à l’issue de ce nouveau contrat de travail, en 2014.
Fonds dédié
Enfin, la Société de transport de Laval injecte 1 M$ à un fonds dédié, qui servira exclusivement à bonifier la retraite des chauffeurs les plus âgés au cours des quatre prochaines années.
Une injection qui était nécessaire, assure son d.g. Ce dernier en donne pour preuve certains chauffeurs septuagénaires toujours à l’emploi de la STL, faute d’une rente décente.
Pour un chauffeur âgé de 65 ans, qui se retirerait après 35 ans de service, le taux de remplacement du salaire à la retraite assuré par le régime de l’employeur est actuellement inférieur à 40 %.
À la STL, on estime qu’une quarantaine parmi les quelque 500 chauffeurs pourrait profiter de ce fonds dédié pour s’offrir une retraite d’ici 2015.
Créé au milieu des années 1980, le fonds de pension des chauffeurs de la STL, qui était à l’origine géré par les employés, a été particulièrement malmené au cours de la dernière crise, avec pour résultat qu’il se trouve aujourd’hui en situation de déficit actuariel.
Ajustements
Essentiellement, les ajustements apportées aux conditions de travail touchent les plages horaires des chauffeurs surnuméraires, suggèrent de très légères augmentations du temps de conduite, rendent plus efficientes les assignations des chauffeurs et optimisent l’organisation du travail.