Le candidat indépendant à la mairie Nicolas Lemire fait du tramway le fer de lance de sa campagne et de sa plateforme politique en vue du scrutin du dimanche 7 novembre.
Dans un communiqué publié le 12 octobre, l’aspirant maire âgé de 25 ans invite les partis adverses à faire preuve d’ouverture et à appuyer son projet de mobilité et d’aménagement qu’il qualifie de «polyvalent, ambitieux et durable».
«Le Réseau express lavallois (REL) est une vision qui ancre le transport en commun dans la croissance future de notre ville. Ça répond à une multitude d’enjeux», fait-il valoir d’emblée.
L’étudiant à la maîtrise en urbanisme voit en ce réseau de transport collectif lourd un «moyen réaliste de faire émerger des milieux de vie complets» dans la foulée du nouveau Code de l’urbanisme. Ce Code, dont l’entrée en vigueur est prévue au 2e semestre 2022, propose «la densification le long des boulevards, dans les pôles de quartier et au centre-ville, mais sans projet structurant», estime-t-il.
Le REL «contribuerait à limiter l’étalement urbain et la pression sur les milieux naturels», enchaîne celui qui s’est fait connaître ces trois dernières années sous le pseudonyme Pas le maire de Laval derrière son blogue Facebook.
Signature lavalloise
Pouvant prendre la forme d’un tramway, d’un système léger sur rail (SLR) ou d’un métro léger, le Réseau express lavallois circulerait au centre des boulevards en reliant tous les quartiers dans le respect des milieux de vie et des espaces naturels, soutient son proposeur.
«Le projet serait un symbole lavallois, une vitrine pour le design et le projet phare de la transition socio-écologique à Laval», explique Nicolas Lemire à propos de ce réseau qui s’arrimerait avec le métro de Montréal, le train de banlieue d’exo, le Réseau express métropolitain (REM) et le Service rapide par bus (SRB) du boulevard Pie-IX .
«La clé, c’est de multiplier les opportunités de déplacement et la connectivité entre les quartiers, avec Montréal et les municipalités de la Rive-Nord. […] Améliorer la fréquence, le confort et la vitesse du transport en commun est la seule manière réaliste de se détourner du tout-à-l’auto et de supporter la croissance sans handicaper les déplacements et les opportunités qu’offre notre ville», poursuit ce citoyen engagé établi dans l’extrême pointe est de l’île Jésus.
Grands axes
Le Réseau express lavallois dont rêve Nicolas Lemire desservirait, entre autres, les boulevards De la Concorde/Notre-Dame, des Laurentides, Curé-Labelle et Dagenais directement au cœur des milieux de vie.
«On peut donner un peu d’amour au boulevard des Laurentides en y priorisant les déplacements collectifs et actifs, améliorer les déplacements sur De la Concorde et Notre-Dame pour les prochaines décennies [et] désenclaver Laval-Ouest et Saint-François», suggère le principal intéressé, ajoutant également qu’«on peut créer des espaces urbains de qualité et du logement accessible, amener de nouveaux services dans les quartiers, consolider le centre-ville [et] générer une densification qui s’appuie sur la mobilité.»
Plus qu’une simple vision pour le transport collectif, son réseau se veut «un moteur de revitalisation urbaine, mais aussi de changement dans nos habitudes de vie», affirme le candidat indépendant à qui l’on doit le manifeste politique Tout est possible pour une transition socio-écologique à Laval, dévoilé au printemps dernier.
Horizon de 15 à 20 ans
Administrateur auprès du Comité de Citoyens pour des Transports Collectifs dans l’Est de Laval (CoCiTCEL), Nicolas Lemire soutient que son «projet ambitieux, mais ancré dans des besoins réels» pourrait se concrétiser en plusieurs phases sur un horizon de 15 à 20 ans.
Il cite au passage Québec, Gatineau, Kitchener et Mississauga parmi les municipalités de taille comparable à celle de Laval qui ont fait le choix de se doter d’un réseau de tramway.
Saluant «la position de Parti Laval, l’opposition officielle à l’hôtel de ville, qui a démontré une ouverture à un tel réseau structurant dans son programme électoral», M. Lemire souhaite que les autres partis «emboîtent le pas et s’engagent concrètement en faveur du REL s’ils ont à cœur une transition écologique cohérente et tournée vers l’avenir».