De part et d’autre, les parties s’accusent mutuellement d’être responsable du piétinement des négociations en vue du renouvellement de la convention collective des 850 cols bleus, échue depuis le 31 décembre 2021.
«Encore une fois, les représentant(e)s de l’employeur ont démontré leur fermeture face aux demandes des cols bleus», déclarait la semaine dernière le président du Syndicat des cols bleus de Laval, Louis-Pierre Plourde, à propos de la séance de négociations du 26 septembre. «On avait besoin d’un geste d’ouverture pour commencer à faire confiance à nos vis-à-vis, mais cela ne s’est pas produit», poursuivait le leader syndical tout en dénonçant le blocage dans les pourparlers avec la Ville qui perdure depuis des mois.
Réaction
De son côté, la Ville, qui affirme être «résolument ouverte à la négociation», s’étonne qu’on lui reproche de faire preuve de fermeture dans les présente négociations.
Chef aux Affaires publiques, Philippe Déry soutient que la partie patronale a proposé près d’une centaine de dates de rencontre au cours des 18 derniers mois.
L’administration Boyer déplore à son tour «l’absence d’ouverture du Syndicat» face à ses propositions. «Par exemple, une proposition concernant le programme de santé et de sécurité, un dossier pourtant important pour les deux parties, a été refusée sans même avoir pu être déposée et présentée par la Ville», écrit M. Déry dans un échange de courriels.
Médiation reportée
Dans un communiqué envoyé aux médias, le Syndicat explique que, le 26 septembre, l’Employeur s’est retiré d’une médiation préarbitrale pour traiter quelque 1000 griefs qui affectent le quotidien de dizaines de cols bleus depuis des années.
Initiée conjointement par les parties, il y a un an, cette médiation avait toutefois été retardée en raison de divers événements, réplique la Ville, qui note au passage le «boycott» par la partie syndicale d’instances tels que les comités de griefs et de relations de travail.
C’est dans ce contexte que les autorités municipales disent avoir pris la décision «de ne pas poursuivre la médiation afin de prioriser la négociation du contrat de travail dans son ensemble». Incidemment, l’Employeur affirme avoir proposé d’utiliser les dates prévues pour la médiation aux fins de la négociation. Toujours selon la Ville, le cahier de négociation déposé en mars dernier par le Syndicat renferme pas moins de 1000 demandes.
Moyens de pression
En colère, les représentants du Syndicat annonçaient jeudi dernier qu’ils s’apprêtaient à déployer des moyens de pression.
Rappelant qu’au printemps dernier les cols bleus ont voté à 96 % en faveur d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève au moment jugé opportun, le Syndicat informe qu’il alertera le ministère du Travail de sorte que celui-ci puisse «établir les services essentiels en cas de grève».
La prochaine séance de négociations entre les parties est prévue le mercredi 11 octobre.