Fondatrice du groupe «Étudiants de Montmorency contre la grève», Vicky Rodgers en avait gros sur le cœur au sortir de l’assemblée étudiante, le 10 avril, qui reconduisait le mandat de grève pour une cinquième semaine.
Elle prétend que le président d’assemblée a induit les 2300 étudiants en erreur, en jugeant irrecevable la proposition de tenir un vote électronique.
Une décision qu’il justifiait, séance tenante, en évoquant les statuts et règlements de l’Association générale étudiante du Collège Montmorency (AGEM).
«J’ai lu les règlements de la constitution de l’AGEM et le code Morin [qui sert de cadre légal aux assemblées étudiantes] et rien dans ces documents n’interdit la tenue d’un vote électronique, soutient Vicky Rodgers. Les étudiants auraient dû débattre de la question pour que ce mode de scrutin soit envisagé».
Hausser la participation du vote
Celle-ci fait valoir que le vote électronique a notamment été retenu par des associations étudiantes collégiales de la région de Québec et qu’il favorise davantage l’expression de la démocratie.
À ce propos, Vicky Rodgers mentionne que les étudiants inscrits en Techniques de sécurité incendie, exemptés partiellement de la grève générale, suivent leur cours dans un campus situé dans l’est de Laval, ce qui rend difficile leur participation aux assemblées délibérantes. Idem pour les étudiants en soins infirmiers, dont les stages sont maintenus.
Deux programmes d’études, où les étudiants seraient très majoritairement en faveur d’un retour en classe.
De plus, il est prouvé, affirme-t-elle, que plus le taux de participation est élevé, moins le vote est favorable à la grève, d’où le refus de l’AGEM de tenir ce mode de scrutin, condamne Vicky Rodgers.
Finissante en Sciences humaines, elle déplore également que sa proposition de tenir un vote secret, le 10 avril, ait été jugée battue par insuffisance de votes, sans même qu’on demande un comptage. Bien qu’un quart des voix aurait suffi pour imposer ce mode de scrutin, on était tout de même loin du compte.
Enfin, la militante antigrève informe qu’un étudiant en Techniques de sécurité incendie aurait embauché un avocat dans l’espoir d’obtenir une injonction pour forcer le retour en classes au Collège Montmorency.
La prochaine assemblée étudiante aura lieu au Collège Montmorency le 17 avril, à 13h.