Depuis décembre dernier, c’est par l’entremise d’une application que 25 brigadiers ayant des limitations physiques ou intellectuelles parcourent le territoire lavallois afin d’évaluer si les lieux publics leur sont accessibles.
Le Regroupement des Organismes de Promotion de Personnes Handicapées de Laval (ROPPHL) a lancé l’application AXECIBLE pour permettre aux personnes avec un handicap de répertorier les obstacles rencontrés pendant leurs déplacements réguliers.
Plusieurs de ces personnes ne savaient pas à qui faire parvenir leurs commentaires sur l’accessibilité des lieux qu’elles fréquentent régulièrement.
L’application ne se limite pas à recenser les obstacles physiques sur les lieux publics. Elle sert aussi à souligner ceux des sites web, services d’appels et d’accueil.
Les parcs, bibliothèques, CLSC, écoles, l’hôpital, font partie des déplacements sur l’application. Cependant, les commerces n’y sont pas inclus.
Pour l’instant, l’application est seulement disponible à Laval, mais le ROPPHL fait des démarches pour que l’application puisse exister partout.
«L’accessibilité universelle concerne toutes les régions», affirme Josée Massicotte, chargée du projet AXECIBLE.
Toujours en recrutement, le ROPPHL souhaite atteindre 100 brigadiers d’ici la fin de l’année.
La chargée du projet mentionne que «l’intention, c’est de créer un mouvement d’accessibilité pour tous.»
Fonctionnement de l’application
Chaque brigadier est associé à l’un des 15 profils de l’application mobile. Ces profils permettent de proposer des parcours adaptés selon la limitation.
C’est donc une fois sur place que les brigadiers recensent les obstacles, s’il y a lieu, selon leur limitation.
Par exemple, une personne en fauteuil roulant évaluera tout ce qui est en lien avec l’accessibilité architecturale tandis qu’une personne avec un trouble langagier se consacrera à la communication et l’orientation.
Les critères qui apparaîtront dans l’application de l’utilisateur vont s’adapter à ses besoins.
Ces données sont recueillies par le ROPPHL qui achemine ensuite des rapports aux gestionnaires des lieux.
Josée Massicotte précise que la communication des failles d’accessibilité est faite de manière constructive et non sous forme de plainte.
Or, les responsables des lieux et sites Web ne sont pas laissés à eux-mêmes. Des ressources sont proposées afin d’améliorer les aspects d’accessibilité non conformes.
Si la visite d’un des brigadiers a été positive, le rapport permet aux partenaires de savoir que l’endroit convient à ce type de limitation.
Témoignages
Josée Massicotte reçoit des commentaires positifs autant des brigadiers que des partenaires.
D’une part, les brigadiers souligne qu’elle est simple d’utilisation. Ils sont très heureux de pouvoir enfin communiquer leur expérience au bon endroit.
D’autre part, les partenaires sont contents de pouvoir connaître de manière précise les éléments limitatifs à retravailler. Cela leur permet aussi d’avoir le pouls de ceux qui circulent.
«En prenant en compte les besoins des personnes handicapées, on répond à toute la population, affirme-t-elle. Ça facilite le quotidien de tous.»