Il était 15h quand Joseph Ammari, 15 ans, jasait avec 2 amis tout près des casiers de la Place du Montier, avant le dernier cours de la journée. Sortant de classe, un camarade est arrivé par derrière et lui a versé une poudre chimique sur la tête.
Urgence et souffrance
«J’ai entendu quelqu’un crier que c’était du NaOH et celui qui m’a fait le mauvais coup a couru se laver les mains, car ce produit prend cinq minutes à brûler, raconte calmement Joseph. J’en avais dans les cheveux et c’est descendu dans mon cou et le dos. Ça s’est mis à brûler tellement que je me suis mis à frapper sur les murs et les casiers de rage et de douleur.»
Le NaOH, appelé aussi soude caustique, est de l’hydroxyde de sodium (une base forte). Concentrée, il s’agit d’une substance hautement corrosive. Elle est parfois utilisée lors de laboratoires de sciences dans les écoles.
Ne perdant pas de temps, l’étudiant de Chomedey s’est précipité dehors avec des amis qui lui ont versé de la neige sur le dos et le cou, après qu’il a enlevé manteau et vêtements en plein hiver. Joseph a ensuite appelé sa mère à la maison et s’est dirigé vers un café, où ses cheveux ont commencé à tomber quand il les a lavés avec de l’eau et du savon à main.
«Mon mari est parti le chercher pendant que j’appelais plusieurs fois l’école avant qu’on ne me réponde, voulant savoir d’urgence quel était exactement ce produit et en informer ensuite les médecins, poursuit Lisa Qazzaz, la mère de Joseph, qui affirme avoir parlé à un membre de la direction. Après vérification auprès de professeurs, on m’a dit qu’aucun pot de NaOH ne manquait. Or, c’est avec ses mains qu’a opéré la personne!»
À la clinique
Une fois dans une clinique médicale du boulevard Curé-Labelle, le médecin de garde a vite compris la gravité de la situation. Joseph s’est retrouvé la tête sous l’eau froide durant de longues minutes, avant que l’on n’applique une crème, question de tout nettoyer soigneusement. La substance est entrée sous l’épiderme et a touché l’os. L’adolescent se retrouve aujourd’hui avec des brûlures au 3e degré.
«Le docteur nous a dit qu’il s’agissait d’un acte criminel, rapporte Lisa Qazzaz. Il nous a aussi dit de remercier Dieu, car cette base de NaOH peut entrer très profondément dans l’organisme. S’il avait reçu cette poudre dans les yeux ou au visage, il aurait pu facilement devenir aveugle ou même en mourir, nous a-t-on dit. Ses cicatrices pourraient être permanentes.»
Joseph attend maintenant un appel d’un chirurgien plastique pour traiter sa blessure.
Conséquences
Pour les parents de Joseph Ammari, l’important est qu’une telle chose ne se reproduise plus et que l’adolescent fautif se retrouve avec un dossier criminel, son geste ayant pu avoir des répercussions autrement plus graves.
«L’école doit être responsable et rendre l’utilisation de tels produits plus sécuritaire, d’ajouter de concert les parents de la victime, qui comptent porter plainte à la police de Laval ces prochains jours. Nous n’osons imaginer ce qui pourrait se passer si un élève en détestant un autre décidait d’utiliser ces substances à mauvais escient.»
Le lendemain de l’incident, l’élève fautif et ses parents auraient été rencontrés par la direction de l’école située sur le boulevard Lévesque Ouest, près du pont Lachapelle. Plusieurs sources semblent confirmer que l’étudiant a été suspendu pour une période indéterminée.
Le Courrier Laval a tenté de contacter à de multiples reprises la direction de l’école secondaire Saint-Maxime et la Commission scolaire de Laval (CSDL).
À la CSDL, on n’était pas encore en mesure de divulguer aucune information dans cette affaire.