Le marché immobilier résidentiel de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal a connu un mois d’octobre particulièrement difficile avec un recul de 35 % des transactions en comparaison à la même période l’an dernier.
En nombre absolu, il s’agit d’une «baisse notable» de 1501 ventes, observe l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
Les 2770 ventes recensées dans la base de données provinciale Centris des courtiers immobiliers représentent le plus bas niveau d’activité enregistré depuis 2014 pour un mois d’octobre.
Baisse généralisée
Bien qu’en deçà de la moyenne de la RMR de Montréal, Laval accuse tout de même un retard de 29 %, ses ventes ayant chuté de 407 à 289 en l’espace de 12 mois.
De tous les secteurs, la Rive-Nord est celui qui s’en tire le mieux, et ce, malgré un recul de 26 % au chapitre des transactions.
À l’autre bout du spectre, l’île de Montréal domine ce palmarès déficitaire avec une baisse de l’ordre de 43 %, suivie de Vaudreuil-Soulanges et la Rive-Sud, ex-aequo à – 34 %, et Saint-Jean-sur-Richelieu à – 32 %.
Analyse
«L’amplitude de la hausse des taux d’intérêt en l’espace de quelque mois et le contexte inflationniste grugeant le pouvoir d’achat des ménages en sont évidemment les principales causes», explique le directeur du Service de l’analyse de marché de l’APCIQ, Charles Brant, par voie de communiqué.
Il note par ailleurs «une attitude plus prudente des ménages et des investisseurs qui auraient la capacité financière de concrétiser leur projet d’achat, mais qui préfèrent attendre une stabilisation de la situation et des conditions de marché qui leur seront plus favorables».
Inscriptions en forte hausse
Dans ce contexte de ralentissement plus marqué des ventes, l’augmentation du nombre d’inscriptions en vigueur s’est poursuivie pour un 6e mois consécutif à l’échelle de la RMR de Montréal.
Les inscriptions ont atteint un total de 16 269 pour la période d’octobre, en hausse de 7 % par rapport au mois précédent. Comparativement aux 10 840 propriétés sur le marché à pareille date l’an dernier, l’augmentation est de l’ordre de 50 %.
À Laval, les inscriptions ont crû de 45 % entre octobre 2021 et 2022, passant de 903 à 1310.
Toutefois, lorsqu’on compare les 10 premiers mois de l’année en cours avec la même période en 2021, la hausse de l’inventaire s’établit plutôt à 10 % dans l’ensemble de la région métropolitaine et à 3 % pour le territoire lavallois.
Prix médian
Au chapitre des transactions, la maison unifamiliale et la copropriété se sont transigées à un prix médian comparable à celui de l’année dernière à la même période.
À l’échelle de la RMR de Montréal, le mois dernier, l’unifamilial a trouvé preneur au prix médian de 510 000 $, soit 5000 dollars de moins qu’en octobre 2021. Avec un prix médian de 380 000 $, soit un écart annuel de 100 $, la croissance du prix des copropriétés a été nulle.
Idem pour Laval, où le prix médian du condominium était identique en octobre 2021 et 2022 à 365 000 $. Du côté de la maison individuelle, on a enregistré sur le territoire de l’île Jésus une hausse de 3 % du prix médian, lequel est passé de 515 000 à 529 000 en l’espace d’un an.
Cela dit, depuis le début de l’année, les maisons unifamiliales et les condos affichent respectivement un prix médian en hausse de 13 et 12 % dans le Grand Montréal et de 14 et de 15 % à Laval.