Voilà la phrase utilisée par le curateur public, Normand Jutras, pour conscientiser la population à l’importance de se préparer si jamais notre vie prenait un tournant inattendu. À Laval, 376 adultes bénéficient d’une mesure de protection publique, alors que pour 883 citoyens, la protection est d’ordre privé, dont 530 ont un mandat homologué. Ces personnes vivent en hébergement public, privé ou à domicile.
«Un mandat de protection d’inaptitude ne rime pas avec vieillesse, fait remarquer M. Jutras lors de son passage à Laval, le 24 avril. C’est un mythe qu’il faut combattre. Il y a beaucoup de jeunes qui se disent « Je ferai mon mandat de protection quand je serai âgé ou je commencerai l’Alzheimer », mais l’inaptitude peut survenir à tout âge. On peut être victime d’un accident d’auto, avoir un traumatisme crânien ou un AVC sévère laissant des séquelles.»
Selon un sondage mené auprès des Québécois, 42 % ont leur mandat de protection et 58 % ont couché leurs dernières volontés dans un testament.
Des avantages
Normand Jutras donne deux bonnes raisons de faire son mandat avant que des ennuis de santé surviennent.
«La principale est que si vous deveniez inapte quel que soit votre âge, vous-même avez décidé qui s’occupera de vous. Si ce n’est pas le cas, on doit faire une assemblée de parents et amis et peut-être que la personne qui sera nommée n’aurait pas été votre choix à vous. Ça pourrait être un de vos enfants qui trempe dans quelque chose de louche ou à qui vous avez prêté de l’argent sans qu’il vous le remette et les autres ne le savent pas nécessairement.»
Le curateur public voit en la prévention un geste d’amour envers ses proches. «C’est le deuxième avantage. Ça évite les tracasseries de l’ouverture d’un régime de protection. Vous leur simplifiez la vie en donnant des instructions pour votre futur. Oui, je suis devenu inapte, mais voici comment que je veux que mon argent soit géré.»
Évaluations
Lorsque les premiers signes de maladie font leur apparition, la personne doit être évaluée par un médecin et un travailleur social. Par la suite, le processus est judiciarisé et un juge se prononcera sur le besoin de protection, à savoir si elle peut être assurée par les proches. Dans le cas contraire et en présence d’un patrimoine important, il faut ouvrir un régime de protection, explique Normand Jutras.
«Il y a différents scénarios aujourd’hui parce que les familles sont plus petites qu’avant, les proches vivent éloignés et il peut y avoir de la chicane. Souvent, le juge va préférer confier la personne au curateur public plutôt que de la laisser en otage dans les deux clans de la famille. Aussi, il y a de plus en plus de personnes isolées et non seulement isolées, mais complètement seules sans réseau de parents et amis. Forcément, la personne sera confiée au curateur public. Nous, lorsqu’on intervient dans le dossier, on favorise toujours que ce soit quelqu’un de la famille, mais parfois on ne peut pas ou ne veut pas.»
Exemples
Normand Jutras a donné deux exemples de ce qui peut arriver si aucun mandat n’a été fait. «Un couple dans la cinquantaine, tous deux divorcés et avec chacun des enfants, vivait ensemble, mais un jour, le monsieur a présenté des signes d’inaptitude. Il n’avait pas de mandat de protection. On a tenu une assemblée de parents et amis et ce n’est pas la dame qui a été nommée, alors qu’elle s’y attendait, mais plutôt la fille du monsieur. Cette dernière a commencé à demander des comptes à sa belle-mère sur des retraits bancaires et elle est dans son droit de le faire.»
Il a également rappelé le cas de quatre enfants, et dont les deux garçons commencent à s’inquiéter de la santé de leur père, mentionnant un mandat d’inaptitude. Leurs deux sœurs font tout pour les rassurer, mais ils se font plus insistants. «Finalement, le chat est sorti du sac. Une des filles se faisait payer son épicerie chaque semaine par son père, elle avait même en sa possession des chèques déjà signés. L’autre lui demandait de payer sa carte de crédit quand celle-ci était trop pleine. C’est toujours triste des situations comme celles-ci.»
Pour remplir un mandat de protection, on peut se présenter chez un notaire ou télécharger le formulaire en visitant le www.curateur.gouv.qc.ca
Causes d’inaptitude à Laval
40 %
Déficience intellectuelle
29 %
Problème de santé mentale
20 %
Maladie dégénérative
11 %
Traumatisme crânien et autre
(Source: Curateur public du Québec)
Voilà la phrase utilisée par le curateur public, Normand Jutras, pour conscientiser la population à l’importance de se préparer si jamais notre vie prenait un tournant inattendu. À Laval, 376 adultes bénéficient d’une mesure de protection publique, alors que pour 883 citoyens, la protection est d’ordre privé, dont 530 ont un mandat homologué. Ces personnes vivent en hébergement public, privé ou à domicile.
«Un mandat de protection d’inaptitude ne rime pas avec vieillesse, fait remarquer M. Jutras lors de son passage à Laval, le 24 avril. C’est un mythe qu’il faut combattre. Il y a beaucoup de jeunes qui se disent « Je ferai mon mandat de protection quand je serai âgé ou je commencerai l’Alzheimer », mais l’inaptitude peut survenir à tout âge. On peut être victime d’un accident d’auto, avoir un traumatisme crânien ou un AVC sévère laissant des séquelles.»
Selon un sondage mené auprès des Québécois, 42 % ont leur mandat de protection et 58 % ont couché leurs dernières volontés dans un testament.
Des avantages
Normand Jutras donne deux bonnes raisons de faire son mandat avant que des ennuis de santé surviennent.
«La principale est que si vous deveniez inapte quel que soit votre âge, vous-même avez décidé qui s’occupera de vous. Si ce n’est pas le cas, on doit faire une assemblée de parents et amis et peut-être que la personne qui sera nommée n’aurait pas été votre choix à vous. Ça pourrait être un de vos enfants qui trempe dans quelque chose de louche ou à qui vous avez prêté de l’argent sans qu’il vous le remette et les autres ne le savent pas nécessairement.»
Le curateur public voit en la prévention un geste d’amour envers ses proches. «C’est le deuxième avantage. Ça évite les tracasseries de l’ouverture d’un régime de protection. Vous leur simplifiez la vie en donnant des instructions pour votre futur. Oui, je suis devenu inapte, mais voici comment que je veux que mon argent soit géré.»
Évaluations
Lorsque les premiers signes de maladie font leur apparition, la personne doit être évaluée par un médecin et un travailleur social. Par la suite, le processus est judiciarisé et un juge se prononcera sur le besoin de protection, à savoir si elle peut être assurée par les proches. Dans le cas contraire et en présence d’un patrimoine important, il faut ouvrir un régime de protection, explique Normand Jutras.
«Il y a différents scénarios aujourd’hui parce que les familles sont plus petites qu’avant, les proches vivent éloignés et il peut y avoir de la chicane. Souvent, le juge va préférer confier la personne au curateur public plutôt que de la laisser en otage dans les deux clans de la famille. Aussi, il y a de plus en plus de personnes isolées et non seulement isolées, mais complètement seules sans réseau de parents et amis. Forcément, la personne sera confiée au curateur public. Nous, lorsqu’on intervient dans le dossier, on favorise toujours que ce soit quelqu’un de la famille, mais parfois on ne peut pas ou ne veut pas.»
Exemples
Normand Jutras a donné deux exemples de ce qui peut arriver si aucun mandat n’a été fait. «Un couple dans la cinquantaine, tous deux divorcés et avec chacun des enfants, vivait ensemble, mais un jour, le monsieur a présenté des signes d’inaptitude. Il n’avait pas de mandat de protection. On a tenu une assemblée de parents et amis et ce n’est pas la dame qui a été nommée, alors qu’elle s’y attendait, mais plutôt la fille du monsieur. Cette dernière a commencé à demander des comptes à sa belle-mère sur des retraits bancaires et elle est dans son droit de le faire.»
Il a également rappelé le cas de quatre enfants, et dont les deux garçons commencent à s’inquiéter de la santé de leur père, mentionnant un mandat d’inaptitude. Leurs deux sœurs font tout pour les rassurer, mais ils se font plus insistants. «Finalement, le chat est sorti du sac. Une des filles se faisait payer son épicerie chaque semaine par son père, elle avait même en sa possession des chèques déjà signés. L’autre lui demandait de payer sa carte de crédit quand celle-ci était trop pleine. C’est toujours triste des situations comme celles-ci.»
Pour remplir un mandat de protection, on peut se présenter chez un notaire ou télécharger le formulaire en visitant le www.curateur.gouv.qc.ca
Causes d’inaptitude à Laval
40 %
Déficience intellectuelle
29 %
Problème de santé mentale
20 %
Maladie dégénérative
11 %
Traumatisme crânien et autre
(Source: Curateur public du Québec)