À Laval, le coût médian des résidences unifamiliales a bondi de 17 % pour dépasser le seuil du prix psychologique du demi-million de dollars.
En l’espace d’un an, ce prix a grimpé de 80 000 dollars, passant de 479 000 à 559 000 $.
Voilà un des faits saillants du premier bilan trimestriel de l’année en cours.
Transactions en baisse
Au premier trimestre, l’activité dans le marché immobilier a diminué de 16 % sur le territoire de l’île Jésus.
En date du 31 mars, la base de données provinciale Centris des courtiers immobiliers enregistrait un total de 1180 ventes résidentielles à Laval comparativement à 1411 transactions à la même période l’an dernier.
Ce ralentissement, qui s’observe aussi bien dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal (-16 %) qu’à l’échelle de la province (-17 %), s’explique essentiellement par les niveaux records d’activité transactionnelle atteints en 2021, indique l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
«Les acheteurs ont encore été très actifs sur le marché au premier trimestre de 2022, anticipant la hausse des taux d’intérêt et magasinant “tous azimuts”, avec une préapprobation bancaire et un taux hypothécaire réservé en poche», affirme Charles Brant, directeur du Service de l’analyse du marché, par voie de communiqué.
Inventaire en forte baisse
M. Brant ajoute que «ce regain de demandes a contribué à faire chuter davantage les inscriptions en vigueur», d’où cette «baisse généralisée et tendancielle du niveau de transactions et un regain de pression élevée sur les prix».
Le Québec vient de connaître un douzième trimestre de repli consécutif des inscriptions. En recul de 21 % comparées à pareille date l’an passé, les 21 563 propriétés sur le marché représentent un nouveau plancher historique.
La région de Laval ne fait pas exception avec une baisse de 20 % des inscriptions en vigueur, lesquelles se chiffraient à seulement 729 sur Centris au dernier trimestre.
Prix toujours en forte hausse
La pression sur les prix est demeurée forte au premier trimestre.
À Laval, cette pression s’est exercée plus fortement sur les copropriétés et les plex que sur la maison unifamiliale. À preuve, le prix médian pour les condominiums a crû de 22 % pour s’établir à 390 000 $. À la même période en 2021, ce prix était 70 000 dollars moins élevé.
Les petits immeubles à revenus (deux à cinq logements) ont connu une progression comparable (+ 21 %), trouvant preneur au prix médian de 791 000 $.
Délai de vente
Pour les trois premiers mois de l’exercice en cours, le délai de vente moyen des 696 maisons unifamiliales en sol lavallois a été de 33 jours, soit 8 jours de moins qu’à pareille date l’an passé. Quant aux 413 condominiums vendus, ils se sont transigés en moyenne 42 jours après leur inscription, 7 jours plus rapidement qu’au premier trimestre 2021. Du côté des plex, le délai de vente moyen a été de 68 jours comparativement à 57 jours en 2021.
Pour mettre le tout en perspective, le délai de vente moyen des propriétés résidentielles au Québec avait atteint un plancher historique à 48 jours au deuxième trimestre de 2021.
«Les ménages et, surtout, les investisseurs seront bientôt confrontés aux vents contraires d’une hausse sensible des taux d’intérêt au cours des prochains mois», prévient toutefois Charles Brant, tout en rappelant le «contexte inflationniste bien ancré qui gruge de plus en plus le pouvoir d’achat et la confiance des ménages ou encore le rendement des investisseurs».