L’organisme communautaire Le Bouclier d’Athéna a annoncé la création d’une ressource de 2e étape pour les femmes et enfants quittant les hébergements d’urgence pour victimes de violence familiale, le 21 mars, à l’hôtel de ville.
L’établissement devrait être complété en 2020. En plus de 17 appartements, il comprendra une cuisine collective et des services intégrés.
Vulnérabilité
L’initiative a vu le jour en 2010, quand la recherche d’un logement abordable et sécuritaire a été identifiée comme l’étape la plus importante pour les personnes quittant un hébergement d’urgence, qui accueille les victimes pendant une période maximale de deux mois.
En 2015, seulement 12 maisons de transition étaient ouvertes au Québec. «Pourtant, des milliers de femmes en ont besoin chaque année, indique Melpa Kamateros, directrice exécutive du Bouclier d’Athéna. Les espaces sont très limités.»
L’année qui suit la fin d’une relation est la plus à risque pour une femme ayant subi des abus. «Je suis très triste et désolée de voir qu’en 2019, nous avons encore besoin de se battre pour sensibiliser le monde à la violence faite aux femmes», a raconté avec émotion Sandra El-Helou, responsable des dossiers de la condition féminine au conseil municipal.
Cuisine communautaire
Grâce à la vente de paquets de bonbons préparés par des bénévoles de l’organisme, 22 000 $ ont été amassés pour financer une cuisine collective dans la future ressource.
Selon Mme Kamateros, cette pièce facilitera l’intégration des femmes à la société. «Elles pourront partager leur amour de la cuisine tout en formant des amitiés», décrit-elle.
«Quand on sait que 87 % des femmes tuées par un ex-conjoint le sont dans l’année qui suit la séparation, on comprend l’importance de ces hébergements de seconde étape»
– Melpa Kamateros, directrice exécutive du Bouclier d’Athéna.
Les bonbons sont vendus depuis la Saint-Valentin et les bénévoles poursuivent leur mission jusqu’au lundi de Pâques, le 22 avril.
Service multilingue
Une particularité du Bouclier d’Athéna est son approche multilingue. Afin d’aider l’ensemble des dossiers transmis, des services adaptés sont fournis dans plus de 15 langues.
«C’est beaucoup plus simple de parler dans une langue qui nous sécurise, d’ajouter Mme El-Helou. Ainsi, le stress de chercher ses mots ne vient pas s’ajouter à la situation difficile vécue par ces femmes.»
Dénoncer la violence
La directrice exécutive du Bouclier d’Athéna rappelle à tous les citoyens que la violence ne doit pas être minimisée, qu’elle soit physique, psychologique ou économique. «Il faut que chacun se positionne contre ce fléau, insiste-t-elle. Si quelqu’un est en danger, il existe des ressources telles que notre organisme, les hébergements d’urgence ou encore SOS violence conjugale.»