À quelques heures de l’arrêt des travaux parlementaires pour la relâche estivale, le maire Marc Demers a lancé ce matin un appel aux élus de l’Assemblée nationale.
«Il est primordial que les députés s’entendent et adoptent le PL61 qui est essentiel à la relance économique», écrit-il dans un gazouillis et un statut Facebook.
M. Demers joint ainsi sa voix aux leaders de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) qui, hier, plaidaient en faveur de ce projet de loi visant à accélérer la mise en chantier de quelque 200 projets d’infrastructure à travers la province.
«La Ville de Laval comme l’ensemble du Québec a besoin de souplesse en ces temps de crise, poursuit le maire. Il en va de la relance et de la santé économique de notre territoire. Pensons aux importants projets structurants de transports collectifs qui pourront s’amorcer à Laval et soulager ainsi plus vite la congestion routière dont souffrent toujours plus nos citoyens. Nous avons besoin d’être agiles et efficaces pour réaliser ces projets névralgiques pour le Québec.»
Garand sceptique
Incidemment, juste à Laval, huit projets routiers se retrouveraient sur la voie rapide dès l’adoption du controversé projet de loi.
On a beau parler ici d’infrastructures favorisant les transports collectifs, le directeur du Conseil régional de l’environnement de Laval, Guy Garand, est carrément contre.
«Pourquoi les gouvernements et les municipalités s’entêtent-ils à investir dans de nouvelles infrastructures routières qui détruisent les milieux naturels et qui contribuent à l’étalement urbain, alors qu’ils pourraient investir dans la réfection de notre réseau routier existant, qui est en décrépitude, et dans les transports collectifs en empruntant les infrastructures routières déjà existantes?» écrivait-il le 9 juin en commentaire au bas d’un article paru sur le site du Courrier Laval.
Celui qui incarne la conscience verte lavalloise depuis un quart de siècle étayait sa prise de position en faisant valoir, entre autres, que le télétravail – dont plusieurs ont découvert les vertus au cours des trois derniers mois – risque fort de demeurer au sortir de la crise, ce qui contribuerait à régler le problème de la congestion routière dans le Grand Montréal.
L’environnement avant tout
Porte-parole de Laval en transition, Alexandre Warnet reconnaît pour sa part la nécessité d’un plan de relance, mais pas à n’importe quel prix, dit-il.
«On a l’occasion de faire d’une pierre deux coups: sortir le Québec d’un trou économique créé par la crise sanitaire et contribuer à guérir la crise climatique [qui l’a engendrée]» fait valoir l’ambassadeur du climat à Laval.
C’est d’ailleurs le vœu de la majorité des Québécois, poursuit-il.
Il en veut pour preuve les résultats d’un sondage Léger publiés hier, qui révèlent un fort consensus en faveur de la lutte contre les changements climatiques et la protection de l’environnement.
«À choisir, 67 % des Québécois souhaitent qu’un Québec sorti de la crise de la COVID-19 priorise d’abord et avant tout la santé, l’environnement et la qualité de vie plutôt que la croissance de l’économie (30 %)», peut-on lire dans le communiqué cosigné, entre autres, par Greenpeace Canada, la Fondation David Suzuki, Équiterre et Laval en transition.
Pour M. Warnet, les évaluations environnementales ne doivent sous aucun prétexte faire les frais des allégements de certaines dispositions de la Loi sur la qualité de l’environnement que propose notamment le projet de loi 61.