Celui qui est à l’origine de trois programmes de fécondation in vitro au Québec a publié le livre Concevoir-Prévenir et traiter l’infertilité, en librairie depuis le 25 septembre. L’ouvrage, coécrit avec le docteur Mathieu Provençal, vise à redonner espoir aux couples hétérosexuels en les informant sur les causes du problème et les approches médicales pouvant être entreprises pour les détourner.
L’impact de l’environnement
Au Canada, depuis les années 1980, l’infertilité du système reproducteur est en augmentation, passant de 5 à 15 %, d’après le docteur Miron. Beaucoup de questionnements sont encore à clarifier autour de cette maladie.
«Est-ce que c’est parce que les gens tardent un peu plus à concevoir? questionne le résident de Champfleury. Il y a de plus en plus de gens qui consultent et on soupçonne fortement l’impact de l’environnement.»
Dans le volet prévention, M. Miron explique ce que les couples peuvent eux-mêmes faire, afin d’améliorer leurs chances de concevoir.
«Il n’y a pas de recette miracle, admet celui qui a fondé le centre de procréation Fertilys, en 2007. Mais on peut éviter l’exposition à certains produits, comme le tabac et la malbouffe, qui réduisent de moitié les chances de succès.»
Le livre, vulgarisé pour le public, est illustré d’images et de données informatives, comme combien de spermatozoïdes sont produits à la seconde, l’effet de l’âge maternel sur l’infertilité ou les principales causes de pertes fœtales à répétition.
«Dans les démarches pour faire reconnaître les traitements en infertilité, on étiquetait les couples infertiles comme ayant une infection transmise sexuellement et que cela affectait les trompes de Fallope ou le sperme et qu’il aurait fallu prévenir en amont, rappelle-t-il. Mais ce n’est pas la cause principale.»
Un deuil chaque mois
Pourquoi les sujets de l’assistance médicale à la procréation et de l’infertilité passionnent-ils autant le docteur Pierre Miron?
«Quand j’étais étudiant, j’avais fait un stage en oncologie où on voyait des phases de deuil importantes avec les personnes en phase terminale, se rappelle-t-il. Par la suite, j’avais fait mon stage en fertilité et étrangement, je retrouvais les mêmes mécanismes de deuil chez les couples infertiles, mais à tous les mois.»
Même avec le taux de fécondité à la baisse au Québec, M. Miron voit le pouvoir de procréer comme un élément social essentiel. «Avoir des enfants équivaut à être millionnaire, conclut-il. Ceux qui seront nés d’un long combat auront toutes les chances dans la vie, car ils auront été désirés.»