Maître-d’armes, Henri Sassine roulé sa bosse en escrime. Il a occupé le poste d’entraîneur de l’équipe nationale durant plusieurs années. Ses conseils judicieux, ses aptitudes remarquables, ses compétences pédagogiques et sa compréhension du sport produisent des résultats inégalés.
Il a notamment été entraîneur aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, Seoul 1988, Barcelone 1992 et Atlanta en 1996. Il a formé les olympiens Claude Mercier, Jacynthe-Marie Poirier, Daniel Perreault, Jean-Marie Banos, Jean-Paul Banos, Tony Plourde et Eves Gravel. Il a notamment contribué à la dynastie des frères Banos, qui ont participé quatre fois aux Jeux olympiques.
Sa fille devient donc son huitième athlète qualifié pour les olympiques. «Tous mes anciens olympiens m’ont appelé pour me féliciter. Ça m’a fait plaisir», admet-il. «Et ça ne s’arrêtera pas là. J’ai deux autres espoirs qui poussent», ajoute-t-il.
Sassine, à lui seul, a fait revivre le sabre. Il a notamment créé le meilleur club canadien Scaramouche à Chibougamau avant de s’installer à Laval. Il a été élu au Panthéon de la Fédération d’Escrime du Québec en tant que bâtisseur en 2005. Avant de devenir entraîneur, il a participé en tant qu’athlète aux Jeux olympiques de Rome, Mexico et Munich.
Une grande fierté
Âgé de 67 ans, Henri a raison d’être fier de sa fille, qu’il entraîne depuis son jeune âge. Il n’est pas surpris qu’elle se soit qualifiée pour les Jeux de Pékin.
«Je lui avais dit lorsqu’elle avait huit ans qu’un jour, je l’amènerais aux olympiques. Elle ne m’avait pas cru à l’époque. Elle riait de moi, tout comme sa mère», soutient le paternel.
Dimanche dernier, Henri a serré sa fille dans ses bras pour la féliciter à son arrivée à l’aéroport Montréal-Trudeau. «J’ai pleuré comme un enfant. Je n’ai jamais pleuré en qualifiant un athlète. Je suis très fier d’elle. Je souhaite cela à tous les papas», poursuit-il.
Ce dernier prétend que sa fille aurait dû mériter un meilleur sort lors des Jeux olympiques d’Athènes. «Le Canada lui a mis les bâtons dans les roues pour les Jeux d’Athènes. Sans Sandra, le Canada n’aurait jamais vu les prochains Jeux olympiques. Elle est le pilier de l’équipe féminine du sabre.»
Difficile de coacher sa fille
Le maître-d’armes n’a pas caché qu’il était difficile d’entraîner sa propre fille. «Elle sent ce que je ressens. Je ne peux pas cacher mes sentiments. Parce que c’est ta fille, tu es nerveux, tu t’emballes, tu as de la peine pour elle, etc», précise-t-il.
Toutefois, il n’a aucun regret. Étonné, il constate que sa fille suit ses traces. «Sandra ira aux olympiques et elle étudie en éducation physique pour devenir entraîneur comme moi. Elle va devenir maître-d’armes. Elle va former d’autres athlètes.»