Le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval, qui a déjà exprimé son opposition au projet de développement immobilier sur l’île Gagnon, revient à la charge fort, cette fois, de l’appui de 10 autres organismes locaux et nationaux réclamant la protection de cette île de l’archipel de Sainte-Rose.
Sous l’impulsion du directeur général et fondateur du CRE, Guy Garand, les dirigeants et porte-paroles du Centre d’interprétation de l’eau – C.I.EAU (Denise Cloutier), Comité de protection de l’environnement de Saint-François (Lyne Moreau), Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (Vincent Leclair), Éco-Nature et Parc de la Rivière-des-Mille-Îles (Isabelle Labarre), Fondation Rivières (Alain Saladzius), Laval en transition (Alexandre Warnet et Geneviève Dagneau), Nature Québec (Alice-Anne Simard), PlantAction (Enrico Asselin), Sauvons nos trois grandes îles (Huguette Larochelle) et de la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec (Alain Branchaud) sont tous cosignataires d’un communiqué demandant à l’administration Demers «de maintenir le zonage actuel et de protéger l’île Gagnon».
Publiée le 27 juillet, cette communication conjointe fait valoir d’entrée de jeu que «la Ville de Laval demeure liée par [d’] autres dispositions» du schéma d’aménagement et de développement révisé (SADR), et ce, en dépit de la «volte-face» au moment de l’adoption de sa version finale en août 2017.
On accuse au passage la Municipalité d’avoir abandonné à l’insu des organismes et citoyens l’affectation «protection» pour l’île Gagnon, alors présente dans les deux premières moutures du schéma soumises à la consultation publique.
ZAEP
Les signataires rappellent que l’île Gagnon est incluse dans l’une des 13 zones d’aménagement écologique particulière (ZAEP) identifiées sur le territoire lavallois, à savoir celle du secteur Mattawa abritant, entre autres, le refuge faunique du Parc de la Rivière-des-Milles.
Ils évoquent le chapitre Protection et mise en valeur des milieux naturels dans les ZAEP situées à l’extérieur de la zone agricole permanente du nouveau schéma d’aménagement, lequel confère aux autorités municipales le pouvoir de «limiter les usages autorisés et l’abattage d’arbres dans les bois et corridors forestiers d’intérêt métropolitain et les bois d’intérêt municipal, les îles et les cours d’eau ceinturant l’île Jésus».
Il est également écrit que «la Ville désire encadrer les projets de construction se situant dans une ZAEP comprise dans le périmètre d’urbanisation par le biais d’outils règlementaires de type discrétionnaire (critères) permettant la prise en compte et l’intégration des milieux naturels dans le développement, l’évaluation qualitative des projets et une optimisation de la participation citoyenne.»
À cette fin, le schéma prévoit d’ailleurs des «balises d’aménagement écoresponsables» liées aux «dispositions visant à protéger et mettre en valeur les milieux naturels compris à l’intérieur des ZAEP».
Réglementation contraignante
Ainsi, les 11 organisations signataires demandent à la Ville «de respecter les orientations du SADR en vigueur et d’élaborer en conséquence une réglementation qui découle de ces orientations».
Pour le CRE et ses alliés, la règlementation d’urbanisme à définir «ne peut qu’être très contraignante afin que l’aspect économique ne soit pas privilégié aux dépens de l’acceptabilité sociale et environnementale et que Laval applique véritablement les principes du développement durable».
Au moment de mettre en ligne, le promoteur François Duplantie, qui souhaite faire de l’île Gagnon un «centre de villégiature international», n’avait pas donné suite à notre demande d’entrevue.
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