L’organisme ÉquiLibre décerne donc un prix à une entreprise québécoise qui s’est démarquée par sa représentation saine et diversifiée du corps dans le monde de la mode, des médias ou de la publicité.
En compagnie d’autres jeunes de 12 à 17 ans et de 6 représentants des médias, les sœurs Legault, du quartier Auteuil, ont eu la tâche difficile de sélectionner les 5 finalistes 2016.
«Ça n’a pas été un choix facile. Je ne sais même pas qui sélectionner pour l’entreprise gagnante. Et si j’avais arrêté mon choix, je ne le dirais pas pour ne pas influencer le vote», affirme Daphnée, 16 ans, lorsqu’interrogée lors de la Journée internationale des femmes, le 8 mars.
Même son de cloche pour Briana, qui n’avait pas encore voté.
Aucune estime de soi
Daphnée en est à sa deuxième année comme jury, tandis que sa jeune sœur en est à une première expérience. Elles ont été sélectionnées après envoyé une lettre à l’organisme ÉquiLibre.
«J’ai décidé de m’impliquer parce que je n’osais pas me regarder dans le miroir. Je ne me trouvais pas belle», explique Daphnée, qui étudie à l’École d’éducation internationale de Laval.
«Je portais des vêtements amples. J’étais vraiment mal dans ma peau», poursuit-elle.
Daphnée avoue que cette implication a changé sa vie. Elle a d’ailleurs une meilleure estime de soi. «Je me sens mieux dans ma peau, en chassant les stéréoypes.»
Elle reconnaît que ce n’est pas uniquement un problème de filles. «Les garçons aussi n’aiment pas leur corps. Ils sont plus renfermés et isolés que nous. Les femmes expriment davantage leurs émotions.»
Moqueries
Pour sa part, Briana a décidé de s’impliquer après avoir été victime de moqueries. «Quand j’étais au primaire, on riait de moi. On me trouvait laide et grosse. On me rabaissait, ça frôlait l’intimidation», raconte l’élève de deuxième secondaire au Collège Laval.
«J’ai compris qu’il fallait s’accepter comme nous sommes et qu’il fallait en parler aux autres», ajoute-t-elle.
Briana n’hésite d’ailleurs pas à s’exprimer auprès de ses amis sur la diversité corporelle. «Je veux répandre le message à plus de gens possible. Au primaire, j’avais tendance à me refermer et à avoir une carapace. Là, je m’accepte plus. Peu importe ton aspect physique, tu es parfaite comme cela», précise celle qui porte l’habit à son Collège.
Daphnée aime bien se retrouver en compagnie de sa sœur sur le jury. «Ça nous permet de militer pour la même cause, de discuter et de passer du temps ensemble en faisant cette activité. Cette expérience nous donne le pouvoir de nous exprimer pour faire évoluer les normes sociales de beauté.»
Les adolescentes déplorent les standards de beauté établis par certains magazines et elles veulent que les jeunes filles se respectent et s’affirment. «C’est ce que nous avons fait», clament-elles.
Voter
Daphnée et Briana invitent les Lavallois et la population à se prononcer en faveur de la diversité corporelle en votant pour le Prix IMAGE/in, jusqu’au 3 avril, en visitant le www.VotePourLePrix.ca.
Depuis 2011, ce sont plus de 23 000 personnes qui, comme eux, ont pris part au changement des normes sociales de beauté en votant.
Finalistes
Voici les cinq finalistes de la 6e édition du Prix IMAGE/in: Le blogue Ronde, et alors? du magazine Châtelaine, rédigé par Joanie Pietracupa; pour ses réflexions et ses opinions pertinentes sur la beauté de la diversité.
La communauté Fit Hippie; pour ses messages en faveur de l’acceptation de soi et de la valorisation du corps, peu importe sa silhouette et sa condition physique.
Le défilé Petites femmes aux grands rêves; pour son message inclusif qui prône l’amour de soi et le succès, peu importe la taille et son message de sensibilisation destiné à l’industrie.
Le magazine Clin d’œil; pour son engagement, à partir d’avril 2015, à présenter des modèles de toutes silhouettes, tailles, origines et de tous âges.
La marque Musky éco-designer; pour sa philosophie créatrice qui positionne l’individualité physique comme la normalité et pour ses implications en faveur de la diversité corporelle depuis 1993.