C’est en ces termes que le président de la Fraternité des policiers de Laval, André Potvin, a conclu son intervention en s’adressant directement au maire Marc Demers, lundi soir, alors que quelque 250 policiers manifestaient bruyamment à l’extérieur de l’hôtel de ville, pancartes à la main.
Leur leader syndical accuse M. Demers d’avoir manqué à sa parole en laissant «dégénérer un conflit majeur» dans le cadre de la restructuration du régime de retraite des policiers. M. Potvin a rappelé au passage la position que le maire avait défendue en 2014 lors du dépôt du controversé projet de loi 3, visant à assurer la pérennité des régimes municipaux de retraite au Québec.
Indexation
En entrevue quelques minutes plus tard, le président de la Fraternité des policiers a expliqué que la Ville de Laval veut couper l’indexation des rentes à ses policiers retraités.
«Le maire se sert de la loi 15 pour nous faire la vie dure et nous faire payer davantage que les autres employés de la Ville», a-t-il dénoncé, faisant valoir que ses 560 membres avaient dans le passé accepté de sacrifier du salaire et certains avantages sociaux pour bonifier leur fonds de pension.
Le chef de l’opposition, Jean-Claude Gobé, appuie leurs revendications: «La Ville a un contrat moral [envers eux]. La loi n’oblige pas la désindexation.» Il demande au maire de s’asseoir avec les policiers, de les écouter et de régler avec eux.
Réplique
D’entrée de jeu, Marc Demers a indiqué que dans le cadre de l’application de la loi, l’équipe de négociation de la Ville avait réussi à conclure des ententes avec 10 de ses 11 groupes d’employés.
«Mes paroles face à la loi 15 ont été appréciées par l’ensemble des représentants syndicaux», a-t-il souligné.
Puis, concédant que les «remèdes prescrits par la loi n’étaient peut-être pas [ceux] qu’on voulait avoir à la Ville de Laval», il a soutenu qu’il n’avait d’autre choix que de respecter la loi.
Cela dit, il a réitéré sa volonté de s’attaquer au déficit des fonds de pension, lequel se chiffre à 215 M$.
Il en a donné pour preuve l’injection, la semaine dernière, d’une somme additionnelle de 10 M$ provenant de la Ville.
«Tous les employés ont accepté de faire un effort pour atténuer ce déficit. Il reste les policiers à qui on demande le même effort», a-t-il terminé.
Les parties étaient réunies le 7 décembre lors d’une première séance d’arbitrage.