Deux sondages commandés par le Regroupement pour la valorisation de la paternité (RVP) ont révélé que les pères québécois estiment qu’ils ne reçoivent pas suffisamment de soutien à l’égard de la conciliation famille-travail.
Ces mêmes sondages ont été réalisés par les firmes SOM et Léger.
Au total, 94 % des 1042 pères québécois d’enfants de moins de 18 ans qui ont été sondés affirment qu’il est très ou extrêmement important de pouvoir concilier ces deux pans de leur vie, tout en estimant dans 39% des cas que les mesures existantes étaient davantage disponibles pour les mères.
Plus de la moitié (51%) d’entre eux disent aussi que leur employeur incite les nouveaux pères à prendre leur congé de paternité au moment qui convient le mieux à l’organisation. 42% jugent qu’une pression est exercée pour qu’ils soient le moins long possible.
Du côté des employeurs, on concède que des obstacles subsistent à l’utilisation des mesures de conciliation famille-travail par les hommes et les pères, dont la crainte du jugement (23%) et le manque de valorisation du rôle des hommes et des pères quant aux responsabilités et à la vie familiale (22%).
«Quand on parle de conciliation famille-travail, le plus souvent on pense d’abord aux mères, mais ces résultats démontrent que les pères, de manière quasi unanime, souhaitent clairement que leur réalité paternelle soit davantage prise en compte par leur employeur», note Diane-Gabrielle Tremblay, professeure en gestion des ressources humaines à l’université TELUQ qui a assuré la direction scientifique des deux sondages, par voie de communiqué.
«On voit dans ces sondages le résultat de transformations sociales profondes en vertu desquelles les pères en sont venus à concevoir différemment leur rôle au sein de la famille, ajoute Raymond Villeneuve, directeur général du RVP. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, on les voyait encore comme de simples pourvoyeurs, ils veulent aujourd’hui jouer un rôle beaucoup plus profond et signifiant, mais il reste des obstacles importants pour y arriver.»
Autres résultats
Selon les deux études, la perte de revenu associée à l’utilisation de certaines mesures, telles que les congés sans salaire, expliquerait l’hésitation de 42 % des répondants à utiliser les mesures de conciliation famille-travail proposées.
L’importance accordée aux normes et aux attentes en milieu de travail compte aussi parmi les principaux freins mentionnés (23%).
Dans le sondage SOM, 88% des pères interrogés indiquent que la mise en place de mesures de conciliation famille-travail a un effet positif sur leur satisfaction en tant qu’employés. La même proportion affirme que ces mesures les incitent à demeurer plus longtemps chez le même employeur.
Par ailleurs, pas moins de 62% des pères disent être prêts à changer d’emploi pour obtenir de meilleures conditions à cet égard. (N.P.)