«Si ça continue comme ça, on ferme», craint Marie Pounardjian, propriétaire de la garderie éducative Mariko, en voyant la décision du gouvernement Marois de ne pas permettre aux garderies privées non subventionnées d’appliquer pour les nouvelles places à 7 $.
«Notre objectif est de créer 28 000 nouvelles places, souligne le député péquiste de Laval-des-Rapides, Léo Bureau-Blouin. Les listes d’attente sont longues.»
Marie-Claude Collin, de la Coalition des garderies privées non subventionnées, amène un autre son de cloche. Selon elle, les listes d’attente n’illustrent pas un manque de place, mais le désir des parents d’avoir des services à 7 $.
Mme Pounardjian note que même avec les remboursements d’impôts les parents de son établissement payent plus que 7 $ par jour. «Tous les parents de la garderie sont sur la liste d’attente», admet-elle.
«C’est nos enfants qui vont aller dans ces centres de la petite enfance. On se vide à chaque ouverture», affirme celle qui a dû fermer deux groupes par manque d’enfants.
«Dans l’ensemble du Québec, il y a plus de 10 000 places libres immédiatement dans les garderies privées non subventionnées. À Laval, il y en a 1219, ce qui représente 32 % des places offertes en garderie privée», analyse Mme Collin.
Marie Pounardjian redoute également de ne pouvoir retenir ses cinq employées. «Je n’arrive pas à payer les éducatrices au même salaire [que le réseau public], elles n’ont pas d’assurance, de pension. On est perçus comme faisant du profit, mais on tente de survivre», déclare-t-elle.
Moins cher
Mme Collin affirme que le gouvernement ferait des économies en convertissant les 30 000 places en garderies privées, plutôt que de créer 28 000 places. «La différence, c’est qu’on n’investit pas dans le béton», dit-elle.
«On est prêts, on est approuvés par le ministère de la Famille, on respecte les mêmes règlements», fait valoir Marie Pounardjian.
Léo Bureau-Blouin indique que dans un deuxième temps le gouvernement entamera des discussions avec les garderies non subventionnées qui désirent intégrer le réseau public. «Nous avons entendu leurs préoccupations, mais on veut procéder par étape», affirme-t-il.