Après les nombreuses demandes faites depuis plus d’un mois par les trois maisons d’hébergement lavalloises, le CISSS de Laval a accepté de tester les femmes présentes au centre d’hébergement temporaire.
Les sept femmes hébergées dans ce refuge temporaire ont été dépistées ce jeudi 4 juin par le Centre intègre de la santé et des services sociaux (CISSS) de Laval.
Depuis la mise en place de cette ressource, 35 femmes et 23 enfants sont passés par ce site alternatif. Ces femmes doivent rester confinées dans une chambre pendant 14 jours avant de pouvoir aller dans une maison officielle d’hébergement.
«On comprend que ces femmes vivent des situations extrêmement difficiles et qu’elles doivent éviter tout événement stressant, note Judith Goudreau, porte-parole du CISSS de Laval. Le dépistage sur place est, dans la mesure où ces femmes souhaitent passer le test, un moyen pour assurer une accessibilité équitable à un service offert à toutes les Lavalloises.»
Le CISSS n’a pas confirmé si des tests de dépistage seront faits de manière systématique pour chaque nouvelle femme admise en maison d’hébergement.
«Il est important d’avoir des tests pour que ces femmes puissent être placées en maison officielle de 48 à 72 heures après leur arrivée, explique Julie Bruyère, coordonnatrice de la Maison de Lina. Il y en a qui décident de retourner avec leur conjoint violent parce que l’isolement fait monter le niveau d’anxiété. On a besoin que toutes les femmes se fassent tester automatiquement dès leur arrivée.»
Femmes à risque
«Il y a des femmes qui hésitent à venir en maison d’hébergement ou qui nous ont quittés parce qu’elles n’étaient pas capables de rester enfermées dans une chambre 14 jours, commente Julie Bruyère. Ce sont des femmes qui vivent déjà une situation difficile et les isoler complique encore plus l’adaptation.»
Le site alternatif est ouvert depuis le 28 avril pour permettre aux femmes et enfants victimes de violence familiale de faire une quarantaine préventive.
«Les femmes sont complètement isolées dans leur chambre avec leurs enfants pendant plusieurs jours, ajoute-t-elle. Elles ne sortent ni pour faire à manger ni pour aucune autre activité.»
Depuis la mi-avril, les maisons d’hébergement lavalloises ont vu augmenter le nombre d’appels et de demandes d’hébergement.
«On donne du soutien par téléphone pendant la quarantaine aux femmes. Toutefois, il demeure qu’elles ont besoin d’être rassurées et accompagnées en personne. Les maisons ont mis en place tous les protocoles de prévention et sont prêtes à accueillir les femmes qui ont besoin d’aide», conclut Mme Bruyère.