Pour répondre aux nouveaux défis engendrés par la pandémie de COVID-19, la Maison des enfants le Dauphin (MED) a fait preuve de créativité et d’adaptation, assurant ainsi la sécurité de ses bénévoles. C’est notamment ce dévouement auprès de son équipe qui lui a valu un prix Hommage bénévolat-Québec lors de la 24e édition de l’événement.
Pour Chantal Gignac et Caroline Loiseau, respectivement directrice générale et coordonnatrice du Développement et des Communications à la MED, il est catégorique que «l’apport de nos bénévoles est essentiel et [qu’]ils méritent fortement d’être reconnus».
Recevoir ce prix, après trois tentatives, était une façon pour elles de marquer l’importance des quelques 200 bénévoles qui leur permettent de réaliser leur mission chaque année.
«[Sans eux], on ne pourrait pas avoir cette richesse de permettre aux enfants d’être en contact avec des personnes âgées, des jeunes, des étudiants, des gens qui sont arrivés depuis peu au Québec», insiste la directrice générale pour marquer la variété de profils au sein de son équipe.
Alors que certains bénévoles œuvrent au sein de l’organisme depuis plus de 20 ans, Odile Gavouyère assure que l’encadrement, l’écoute et l’accueil dont font preuve les employées explique cette fidélité auprès de la Maison.
«Il y a une très grande valorisation de la part des membres de l’équipe», continue celle qui fait du bénévolat à la MED depuis trois ans.
Contexte pandémique
Depuis le début de la pandémie, le nombre de bénévoles impliqués dans les différentes activités de la Maison a chuté. En effet, la MED s’est retrouvée devant l’obligation de «donner congé» à une majorité de son équipe qui était âgée de 65 ans et plus, population dites vulnérable vis-à-vis du virus.
Afin d’assurer la distanciation sociale dans leurs locaux, situés au 799, rue Loranger, dans Chomedey, la direction a également décidé d’y limiter l’accès des bénévoles en priorisant l’espace aux enfants et familles dans le besoin.
Ainsi, au lieu d’accueillir 238 bénévoles comme l’année précédente, la Maison a dû se contenter de 51 personnes volontaires.
Toutefois, cette baisse n’a pas empêché l’organisme de multiplier les initiatives pour poursuivre leurs activités à distance, dont leur courrier Confidences à un Dauphin auprès de 33 écoles primaires lavalloises.
Afin de continuer la double supervision des lettres au niveau du contenu et de la qualité, les membres de l’équipe ont opté pour un accompagnement via la plateforme Google Drives, qui permet de modifier un document, commenter et interagir en temps réel tout en assurant la confidentialité des enfants.
«L’encadrement est vraiment important car on discute avec des enfants, affirme Odile Gavouyère. Sans avoir à nous dicter quoi dire, elles sont là dans la bienveillance pour nous aider à choisir les bons mots.»
Les éclosions dans les écoles et la fermeture de certaines d’entre elles ont réduit le nombre de lettres reçues par l’organisme. Cependant, le pourcentage de lettres dites difficiles, dans lesquelles les enfants partagent un problème, leur anxiété ou demandent de l’aide, s’est avéré beaucoup plus élevé qu’une année «normale».
«Parfois, dès la première semaine de la réouverture d’une école, le nombre de lettres d’enfants qui demandaient de l’aide était très important», partage Caroline Loiseau.
Pour répondre à ces dernières, l’équipe a d’ailleurs monté un cartable d’outils d’intervention que les bénévoles peuvent utiliser dans leurs correspondances afin d’aider les enfants à trouver certaines solutions par eux-mêmes.
«Rien arrive pour rien»
Le virage numérique qui s’est amorcé durant la pandémie se poursuivra au cours des prochains mois.
«On voit les nombreuses opportunités, comme d’aller chercher d’autres adultes qui travaillent durant la journée», explique Caroline Loiseau.
«Ça nous aidera peut-être à recruter plus de répondants masculins, ainsi qu’une variété de bénévoles de tous les âges et tous les milieux», ajoute Chantal Gignac, qui a pris les rênes de l’organisme en succédant à la cofondatrice Stéphanie Leblanc, le 21 juin.
La directrice générale prévoit tout de même garder la méthode de travail en présentiel afin de permettre aux bénévoles «moins habiles avec les ordinateurs et Internet» de maintenir leur implication.
«Ce virage numérique est important, mais tout en gardant les liens avec les familles et entre les bénévoles», conclu-t-elle.